Classification physico-chimique des eaux minérales naturelles
S’il existe plusieurs manières d’étudier la qualité des eaux minérales, celle qui semble à première vue la plus logique consiste à les classer d’après leurs caractéristiques physico-chimiques; et en premier lieu d’après leur minéralisation, qui doit demeurer constante dans le temps.
Les eaux minérales des 700 sources répertoriées [18] présentent en effet la particularité d’avoir des compositions physico-chimiques variées. Ainsi leur minéralisation peut varier de quelques milligrammes par litre à quel-Eaux minérales naturelles et leurs dérivés.
Le premier critère fondé sur la minéralisation est relativement simple : lorsque l;i minéralisation est inférieure à 50 mg/L, il s agit d une eau très faiblement minéralisée. Si elle est comprise entre 50 mg/L et 500 mg/L, elle est faiblement minéralisée ; entre 500 mg/L et 1 000 mg/L, elle est dite moyennement minéralisée ; entre 1 000 mg/L et 1500 mg/L, minéralisée et au-delà de I 500 mg/L, l’eau est riche en sels minéraux ou fortement minéralisée.
Toutefois, ce paramètre n’est pas suffisant pour caractériser et différencier les eaux minérales entre elles puisqu’il n’intègre pas leur profil physicochimique et encore moins leurs dérivés que sont les gaz, les boues ou le plancton thermal.
A l’exception de certaines eaux minérales froides et peu minéralisées chez lesquelles on chercherait en vain des différences par rapport aux eaux potables, toutes les autres présentent en plus, à des degrés divers, des paramètres intéressants susceptibles d’ailleurs de présenter un rôle ou une action particulière [15].
C ‘es paramètres originaux sont les suivants : la température ; le pH;
les ions: [Cl-] , [S04]2-, [HCO,]3-, [C03]2–, [HS]-, [Fe]2+, [Mn]2+[H3 Si04]-, etc. ;
les gaz dissous : H2S, C02, 02;
les dépôts solides ou les phases solides en suspension ; la flore spécifique des eaux minérales et le développement de plancton thermal.
Il a présence de ces éléments en quantité notable peut ainsi suite à en taire une catégorie spécifique [16]. Tel sera le cas par exemple :
des eaux sulfurées ;
des eaux sulfatées ;
des eaux chlorurées ;
des eaux bicarbonatées gazeuses.
Mais comme rien n’est simple en hydrologie, ces paramètres pris indépendamment les uns des autres sont en réalité souvent associés, de sorte qu’il est parfois impossible d’en faire à chaque fois une classe particulière. Les eaux minérales pouvant avoir un profil multiple, un classement par panachage de catégories devient inévitable. Sachant par exemple que si les trois premières catégories peuvent se panacher, on n en verra pratiquement jamais entre la première et la dernière. Cependant, certaines eaux «atypiques» ne trouveront leur place dans aucune catégorie particulière car la répartition entre leurs espèces dissoutes est à peu près identique; elles seront alors dites «mixtes».
Tel sera également le cas des eaux faiblement minéralisées, contenant .’«essentiellement des bicarbonates de calcium et parfois de magnésium.