Base physiologiquesde la crénothérapie
Les effets sur l’organisme des différents produits thermaux, eaux thérmominérales, gaz et boues y étant éventuellement associés, ont été de longue date explorés afin d’expliciter les mécanismes d’action des cures. Cette démarche scientifique et médicale répondait au souci pour les médecins de comprendre une prescription aux succès cliniques empiriquement observes, ce qui conduisit aux premières recherches, pratiquées davantage chez l’animal que chez l’homme, dans des instituts de recherches universitaires souvent associés à des laboratoires implantés au niveau même des stations.
Effets spécifiques des produits thermaux
En premier lieu, la composition des eaux minérales et de leurs dérivés pouvait expliquer en partie ou en totalité les effets observés. C’est pourquoi l’histoire de la recherche en thermalisme se trouve liée a ses débuts a l’application de méthodes d’investigations physiologiques ou biochimiques, avec enregistrement de paramètres tels que la pression artérielle ou le rythme cardiaque pour l’appareil cardiovasculaire, la motricité et les sécrétions intestinales pour l’appareil digestif, les débits aériens ou la tonicité bronchique pour l’appareil respiratoire. Les analyses biochimiques de leur côté permettaient l’approche des grands métabolismes et des troubles physiopathologiques pouvant leur être liés, notamment dans des maladies telles que la goutte ou le diabète sucré, ou plus récemment les perturbations de la fonction rénale et des équilibres hydroélectrolytiques.
Cet abord explicatif simple sinon simpliste des effets des produits thermaux garde toute sa validité pour la plupart de ces agents isolément étudiés dans leur action sur tel ou tel organe. L’apport de la biologie cellulaire permet aussi aujourd’hui d’envisager l’étude d’effets spécifiques sur la cellule ses organites et ses chaînes de transformations métaboliques. On peut citer dans ce cadre les travaux récents réalisés sur les effets enzymatiques des eaux arsenicales [7, 19], sur la régulation et l’équilibre du métabolisme phospho-calcique par les eaux sulfatées calciques et magnésiennes [14], sur le sélénium présent au niveau des sources utilisées en dermatologie.
Une place à part doit être réservée aux effets des gaz thermaux, à 1 hydrogène sulfuré, aux propriétés désinfectantes de la sphère ORL, et surtout au gaz carbonique émis en abondance par les eaux carbogazeuses. Les effets vasodilatateurs périphériques de l’anhydride carbonique [26] sont mis a