Asthme : Comment prendre ses sprays ?
Dès lors que l’on a compris comment prendre ses sprays, la bataille contre l’asthme est, sinon gagnée, toutefois très bien engagée.
Il s’avère que prendre ses sprays ne semble pas évident pour un certain nombre de patients. Il faut alors apprendre cette technique, sans fausse honte, ni pudeur mal placée. Comme on apprend à conduire, on peut apprendre à prendre ses sprays.
Tous les moyens de cet apprentissage sont bons. Nous en livrons quelques-uns qui ont fait leur preuve, mais nous laissons le soin au lecteur de trouver sa propre méthode, qui sera la bonne et la seule vraie pour lui, dès lors que cette technique lui permet de se traiter convenablement.
Lire les notices des sprays
C’est une règle très générale que de lire les informations concernant l’utilisation des objets achetés. Dans le domaine des médicaments, cette attitude doit être systématique. C’est une mesure d’information indispensable et nécessaire à sa propre prise en charge.
Ainsi, le premier temps est le mélange du produit dans le flacon, en le secouant énergiquement. Ceci peut se faire le flacon étant débouché, car tant que l’on n’appuiera pas, le spray ne sera pas délivré.
En même temps, ou juste après, on doit respirer amplement, à fond, trois ou quatre fois. Amplement ne veut pas dire rapidement, au contraire, Rien ne presse, on n’a pas d’autre chose plus importante à faire dans l’instant que de bien se traiter. Il faut profiter de cet exercice respiratoire pour se décontracter. Si l’on respire trop rapidement, l’air va se précipiter dans les bronches, et risque de précipiter un bronchospasme. On aurai alors l’impression de la gêne respiratoire de la crise d’asthme. De plus, la respiration trop énergique peut déclencher un réflexe de toux, faire tousser, traduction et équivalent chez l’asthmatique de l’hyper-réactivité bronchique.
Se regarder devant une glace
Cela est nécessaire, car cela permet de prendre un peu de recul par rapport à soi-même, pour pouvoir porter un regard critique.
Répéter avec le médecin traitant fournit un regard beaucoup plus averti. C’est de toute façon indispensable, car on peut très facilement oublier comment bien prendre ses sprays. La dérive est fréquente, d’où la nécessité d’un contrôle régulier. C’est une des justifications fondamentales du contrôle régulier des patients asthmatiques par leur médecin traitant.
Décomposer lentement les mouvements
Comme le lecteur peut le constater, la lenteur est une qualité primordiale lors de la prise de sprays. Une des attitudes les plus fréquemment observées est de faire tous ces gestes trop rapidement, un petit peu comme si le patient, dès le flacon de spray dans sa main, se croyait obligé de faire une course de vitesse. Dans ce cas, les erreurs de manipulation s’enchaînent à une cadence effrénée, l’une entraînant l’autre, etc. Il vaut mieux être lent et calme.
Le problème le plus souvent rencontré est la non-synchronisation entre inspiration et la libération de la bouffée de spray. À ce stade, il est important de procéder par étapes.
La première étape consiste à respirer par la bouche avec le spray bien erré par les lèvres ; faites-en l’expérience lors de séances d’entraînement.La première étape consiste à respirer par la bouche avec le spray bien serré par les lèvres ; faites-en l’expérience lors de séances d’entraînement. La respiration se fait par l’embout du spray. Elle est tout à fait possible. Essayez, avant de dire le contraire ! D’autres peuvent le faire, donc vous pouvez le faire. . .
Une fois que cette respiration est maîtrisée, il faut bloquer la respiration entre l’expiration et l’inspiration, et compter jusqu’à trois. Le but de cette manœuvre est double : d’une part, bien comprendre que s’arrêter de respirer quelques secondes est tout à fait possible, quand on n a pas de problèmes respiratoires en cours, d’autre part, compter, c est-à-dire mesurer le moment séparant l’expiration de l’inspiration. Ceci est certainement difficile pendant la crise, mais le lecteur voudra bien se rappeler que notre attitude est de traiter préventivement de manière à ce qu’il n’y ait plus de crises.
Cette deuxième étape dominée, il faut déclencher le spray, puis inspirer. Le fait de compter jusqu’à trois prend ici tout son sens puisque le déclenchement du spray sera fait à « deux », et l’inspiration, à « trois ». Tant pis si un petit nuage blanc sort du spray. Bien sûr, c’est du produit nui n’est pas absorbé. Mais la quantité de ce produit va aller en diminuant tout au long de l’entraînement. De plus, comme ce brouillard est visible, cela sous-entend qu’il est fait de grosses particules qui n’auraient de toute
façon pas atteint les bronches.
En effet, seules les particules ayant un diamètre inférieur à 10 microns l’un millième de millimètre) vont aller là où elles doivent être efficaces. aux bronches. Les autres particules, de diamètre plus important, vont se déposer avant les bronches, dans la bouche, sur les parois de la gorge, sur les cordes vocales et dans la trachée.
C’est ce qui permet de comprendre les légers inconvénients que l’on peut vivre en utilisant ces produits. On pourrait alors imaginer de produire des sprays dont les particules seraient de diamètre plus faible. Eh bien, cela n’a pas été fait, car il y a des solutions de remplacement, certaine» économiques, d’autres hors de prix, à efficacité égale. Bien se rincer la bouche après les sprays, en recrachant le produit de rinçage permet de se débarrasser de tout ce qui s’est déposé sur les parois de la bouche et de l’arrière-gorge. Ce simple procédé suffit le plus souvent.
Malgré cela, il est parfois nécessaire de recourir aux chambres d’expansion. Les inhalateurs de poudre sèche répondront également à celle situation, pour les patients n’arrivant pas à prendre leurs sprays. Fait intéressant, lors de séances d’enseignement pratique du troisième cycle de médecine générale, nous avons eu la surprise de constater que nos étudiants n’exécutaient pas bien la prise de spray, dans une proportion comparable à celle de nos patients !
Le rôle des chambres d’expansion
les chambres d’expansion sont des volumes que l’on interpose entre le spray et la bouche. Ces chambres d’expansion ont donc deux orifices, l’un par lequel le spray est introduit, l’autre par lequel le patient respire. l’utilisation en est simple. Une fois le spray en place, ainsi que la bouche, le patient délivre quatre doses de produit. Celui-ci va diffuser dans la chambre d’expansion. Dès ce moment, le patient n’a plus qu’à respirer par la bouche, et rejeter l’air expiré par le nez. Ainsi, il va prendre les particules en suspension dans la chambre d’expansion et les inhaler son plus grand bénéfice. Il n’absorbera que les particules en suspension , qui seront d’ailleurs celles qui pourront descendre jusqu’aux petites bronches. Les autres particules se seront déposées sur les parois de la chambre d’expansion car plus lourdes. Il convient de rincer régulièrement cette chambre d’expansion, afin de nettoyer ses parois de ces dépôts, médicament non consommé.Les bouteilles d’eau minérale de 125 cc réalisent de très bonnes cham- Im-, d’expansion une fois que leur base est percée. Leur intérêt majeur et leur coût nul en plus de leur faible encombrement. Par contre, elles n’ sont pas parfaitement étanches à l’endroit du spray, mais ceci nous apparaît mineur et négligeable.
Des progrès ont également été réalisés dans ce domaine. Une chambre adaptée aux très jeunes enfants a été commercialisée, avec un masque facial adapté au tout-petit. Par ailleurs, une chambre en métal a été conçue et également commercialisée. L’utilisation de métal pour les parois prévient les phénomènes d’adhésion par électrostaticité des particules de corticoïdes. Ces phénomènes d’adhésion étaient observés sur les parois des chambres de plastique, ce qui avait pour effet d’en diminuer la quantité disponible pour le traitement.
Bien le faire en préventif
Tout ce qui vient d’être dit n’est valable que pour les sujets dont l.i respiration se prête à cette discipline. On imagine sans difficulté que le patient à la recherche du contrôle de sa respiration, en pleine crise, ne puisse pas forcément exécuter cette gymnastique tranquillement comme conseillé. Manquer d’air est inquiétant. Il faut ne pas se trouver dans cette situation. Il faut agir avant la crise tant que tout peut être fait dans les règles.
Il faut prendre ce traitement de manière à prévenir ces incidents de parcours. Toute la question est donc de trouver le traitement minimum, compromis entre la prévention efficace et la perturbation de la prise de spray. De toute façon, il ne faut jamais arrêter ses sprays sans en pareil à son médecin traitant, car l’évaluation ne doit pas être unilatérale.