Arréter une hémorragie par compression a distance
Si la compression locale est impossible ou inefficace, on effectue un point de compression qu’on ne relâche plus. L’alerte est donnée par un témoin. Sinon, il faut faire un garrot.
Les points de compression
- Ils consistent à écraser le tuyau dans lequel coule le sang (l’artère) entre la pompe (le cœur) et l’endroit qui saigne, sur un plan dur (un os) comme le creux de la « salière » derrière la clavicule, le pli de l’aine et la base du cou.
- Le point de compression du membre supérieur s’effectue sur une victime couchée, le sauveteur à genoux à la tête de la victime, dans l’axe du corps. Il est réalisé avec la main du côté opposé à celui qui saigne. La main est placée sous l’épaule, le pouce venant contre la clavicule, dans la « salière », le plus près possible du cou, et réalisant une compression dirigée vers les pieds. Ce geste ne doit pas être très douloureux pour être efficace sinon, c’est que le pouce n’est pas assez près du cou.
- Le point de compression du membre inférieur s’effectue sur une victime couchée, le sauveteur à genoux au niveau du bassin. Il est réalisé avec le poing du côté opposé à celui qui saigne. Le poing est placé au milieu du pli de l’aine, bras tendu à la verticale, réalisant une compression dirigée vers le sol.
- Le point de compression du cou s’effectue sur une victime couchée, le sauveteur à genoux sur le côté, au niveau de la tête. Il est réalisé avec la main du côté opposé à celui qui saigne. La main est placée sous le cou, le pouce venant à la base de ce dernier, réalisant une compression dirigée vers le sol. Ce geste n’est pas efficace pour des hémorragies de la tête .
Le garrot
- Il est utilisé à la place d’un point de compression impossible à réaliser ou réalisé de façon inefficace, ou qui ne peut être maintenu par un sauveteur isolé devant donner l’alerte, ou quand il y a plusieurs blessés et un seul sauveteur.
- On utilise un lien large (cravate, écharpe, foulard), jamais de ficelle, de fil de fer ou d’élastique (garrot des infirmières). Au membre supérieur, il se place sur le bras, entre la plaie et l’aisselle; au membre inférieur, il se place sur la cuisse, entre la plaie et l’aine. Le lien sera disposé en double sous le membre blessé, alors que le point de compression est toujours maintenu; la main libre du sauveteur passe dans la boucle et vient chercher une des extrémités pour la nouer avec l’autre. Le garrot ne doit jamais être desserré.
La surveillance
- Le critère d’efficacité est l’arrêt du saignement. La même surveillance et les mêmes gestes que dans le cas des hémorragies arrêtées par compression locale doivent être effectués.
- Le garrot doit toujours rester visible. L’heure de pose doit être relevée et marquée de façon claire et visible sur la victime, en heures et en minutes.