Apprendre à lire, mais aussi à manger
Dans la mesure où la transmission du savoir-faire familial est perdue, le bon sens voudrait que soit confié à l’Éducation nationale le soir! d’apprendre aux jeunes la façon de bien s’alimenter, cette fin, il conviendrait d’imaginer entièrement des formations nouvelles adaptées à la vie moderne et aux problématiques actuelles. Dans un premier temps, l’enseignement de la nutrition 2 peut être basé que sur une approche globale, concrète, convia le pour quelle corresponde à la vie de tous les jours. Les technocrates de l’éducation nationale ont jugé que l’enseignement s la cuisine au collège avait un caractère ringard et l’ont sup- rimé, parfois les parents ont prolongé cette attitude, si bien que des jeunes quittent parfois leur foyer en étant très mal préparés à rendre en charge leur alimentation ou celle de leur conjoint ou enfant. Dans ce dernier cas, les conseils du médecin ou du pédiatre deviennent le principal recours pour guider les jeunes parents avec un suivi qui ne peut être que très approximatif.
Sur le terrain, l’enseignement de la nutrition dans les programmes de l’Éducation nationale demeure beaucoup trop théorique, faute d’une formation suffisante de la part des enseignants d’une approche nouvelle qui tienne compte des avancées de la nutrition préventive et de la réalité concrète de notre paysage alimentaire. Enseigner qu’il faut consommer des protéines, des glu- des, des lipides, des minéraux et des vitamines ne permet guère acquérir une culture nutritionnelle valable. De plus, l’Éducation nationale ou les structures régionales ont fait preuve de beaucoup ; légèreté dans la gestion de l’alimentation des enfants ou des unes dont elles ont la charge. En maternelle, il serait particulièrement utile, rassurant, éducatif que les enfants puissent parfois assister à la préparation de leurs repas. On sait à quel point on a négligé les bénéfices de ce type de convivialité au profit de garants hygiénistes (souvent apparentes) ou sous couvert de rentabilité. Beaucoup d’efforts sont faits pour l’amélioration des cantines scolaires, mais leur gestion est trop déconnectée de l’éducation nutritionnelle. Un travail d’information théorique pour la justification des menus pourrait être mené. Les élèves devraient être associés à la préparation des menus, des repas et se sentir impliqués par la bonne gestion de l’ensemble. À travers cette pratique, des informations pourraient être diffusées dans les familles et aider à la future indépendance des jeunes adultes.
L’état d’esprit de la majorité des communes ou des- collectivités régionales est de confier à des sociétés de services le soin d’assurer les repas avec le respect des règles diététiques conventionnelles et des consignes de sécurité. Heureusement, de nombreuses associations de parents exercent un droit de regard pour améliorer ce fonctionnement, et de nombreuses initiatives intéressantes sont prises pour favoriser la consommation de produits régionaux, pour améliorer l’ordinaire ou corriger certaines erreurs diététiques manifestes. Souvent les institutions elles-mêmes, par le biais de distributeurs de boissons ou de gadgets sucrés, participent directement à la déstructuration du comportement alimentaire des adolescents. Pourtant la prévention de l’obésité des jeunes est un phénomène de santé publique qui mérite une même prise de conscience que pour le tabac. L’objection classique de beaucoup de décideurs est de considérer qu’il vaut mieux éduquer les esprits plutôt que d’interdire. En fait les circulaires vaguement incitatives ont peu de poids par rapport au matraquage publicitaire. Il est urgent d’envisager un contrôle des messages publicitaires et des pratiques de distribution alimentaire. Dans l’enceinte des établissements scolaires, il serait tout à fait normal d’exiger une distribution de produits alimentaires ou de fruits et légumes de qualité, cela pourrait être confié à des agriculteurs, à des sociétés de services ou à d’autres structures respectant un cahier des charges approprié. Il s’agirait d’une activité économique tout aussi rentable et valable que bien d’autres. Il est curieux de mettre l’accent sur le respect du civisme et de bafouer des règles fondamentales d’hygiène nutritionnelle pour l’avenir des jeunes. Il faut espérer que cette situation évolue rapidement sous la pression de l’opinion publique et d’une réglementation nouvelle.