Les problèmes musculaires
Postulat : les aiguilles d’acupuncture décontractent les masses musculaires dans lesquelles elles sont implantées.
Ce postulat, tout comme le 1er postulat, se vérifie au chevet du patient.
1er exemple : les douleurs lombaires
Ces « tours de reins » aigus ou chroniques sont dus dans plus de 80-90 % des cas à des causes banales et sans gravité .
Les lumbagos aigus sont dus généralement à un « faux mouvement » entraînant un étirement brusque de certains ligaments.
Les lombalgies chroniques sont souvent dues soit à des déviations de la colonne associées ou non à du rhumatisme banal soit à une lombalgie aiguë non traitée convenablement.
80 0/ode ces lombalgies courantes répondent très rapidement et très durablement à quelques séances d’acupuncture (qu’il s’agisse de douleurs récentes ou anciennes).
Pourquoi les douleurs ?
Les douleurs sont dues en partie aux structures ligamentaires et en partie aux contractions musculaires associées.
Schéma simplifié du traitement
- On palpe le seul ligament intervertébral accessible à l’examen, le ligament interépineux. On dispose des aiguilles superficiellement aux endroits trouvés douloureux.
- On dispose des aiguilles le long de la branche interne du méridien de la vessie, du côté douloureux. Ces aiguilles sont implantées à des profondeurs variant de 0,5 à 2 cm (leur mise en place est totalement indolore).
- On peut utiliser V. 40, V. 66 et d’autres points se trouvant sur le méridien de la vessie en fonction des douleurs présentées par le patient .
La peau et les muscles sous-jacents sont innervés dans l’ensemble par les mêmes racines nerveuses. Comme l’action de l’aiguille se produit vraisemblablement au niveau de la moelle épinière, l’important est d’envoyer des informations aux mêmes étages de la moelle que l’étage correspondant aux masses musculaires.
En général, on considère qu’un traitement d’acupuncture doit commencer à porter ses fruits entre la1e et la 2e séance au plus tard pour les problèmes aigus, dès les 5e-6e séances au plus tard pour les problèmes chroniques.
Cette règle souffre des exceptions, comme le montre l’exemple suivant :
Exemple clinique
Il s’agit d’un patient dans la quarantaine, qui présente depuis six années une succession d’épisodes de douleurs lombaires (avec ou sans blocage total du dos) et de crises de sciatiques.
Ces épisodes douloureux sont extrêmement nombreux et handicapent fort notre patient. Par ailleurs il signale une perte de la sensibilité tactile à la face externe du pied droit ainsi qu’une atrophie musculaire de la jambe droite (celle-ci a perdu trois centimètres de contour par rapport à la jambe gauche).
Devant l’importance du problème, je propose d’effectuer dix séances puis de faire un bilan.
Le patient ne s’améliore pas pendant les neuf premières séances et c’est fort découragé que je pratique la dixième séance. Nous nous quittons tristement !
Cette dixième séance devait cependant libérer le patient de ses douleurs et cela depuis deux années à ce jour (23.12.1982).
Ce qui a dû se passer c’est que le point d’acupuncture utile à traiter n’a été découvert qu’à cette dixième séance. Il devait vraisemblablement correspondre à un noyau de contracture musculaire situé dans les muscles lombaires.
A noter que la sensibilité du pied est revenue à la normale, de même que l’atrophie musculaire.
2e exemple : les maux de tête
Plus de 85 °Io des maux de tête sont dus à des contractures des muscles de la nuque. Ces contractures, même si elles se greffent sur une colonne vertébrale un peu de travers ou rhumatisante, sont surtout dues aux tensions émotives. Les tensions psychiques donnent d’ailleurs lieu à toutes sortes de contractures musculaires dans le corps.
Il suffit de décontracter les muscles du cou pour supprimer (dans plus de 80 % des cas) ces céphalées courantes.
Exemple clinique
Un jeune homme de 14 ans me consulte en mars 1978. Il présente depuis quatre années des maux de tête très fréquents.
L’importance des douleurs a poussé sa mère à consulter sans relâche les pédiatres et les neurologues. Tous les examens, y compris les plus sophistiqués, sont normaux. Toujours est-il que les douleurs persistent.
En fait, les céphalées de notre patient sont dues à des contractures des muscles du cou. Une dizaine de séances sont pratiquées, qui soulagent totalement le jeune homme. Depuis ces dix séances, le patient a été revu quelques fois pour de légères récidives.
Commentaire :
Les parents consultent souvent les acupuncteurs en désespoir de cause.
Que se passe-t-il quand un patient consulte son médecin acupuncteur deux à trois mois seulement après le début de maux de tête persistants ?
Deux possibilités se présentent :
1) Le diagnostic le plus probable est une maladie organique (tumeur bénigne ou maligne, hématome sous-dural etc.) — le patient va subir divers examens pour confirmer ou infirmer les craintes du médecin.
2) Le diagnostic le plus probable est : céphalées banales ou migraines— le médecin acupuncteur pratique quelques séances d’acupuncture.
Si l’état du patient s’améliore, il pratique quelques séances complémentaires.
En cas d’échec, le médecin fera procéder aux examens adéquats en vue d’exclure une pathologie organique majeure ou mineure.