Les signes les plus étranges…
Désormais munis de gros livres de «Matière médicale» qui rassemblent les remèdes homéopathiques et leurs effets sur l’homme sain et sensible (pathogénésies), les homéopathes ont pour objectif d’adapter leur traitement à ce qu’à d’unique chaque individu. Pour parvenir à cette nécessaire individualisation du malade qui devient synonyme d’individualisation du remède en langage homéopathique, puisque le remède doit coller aussi étroitement que possible aux caractéristiques du patient, les homéopathes vont devoir recueillir avec soin tous les symptômes du malade, puis les hiérarchiser en fonction de certaines règles. Ainsi, ils accorderont une importance toute spéciale aux signes les plus personnels, les plus singuliers, autrement dit les moins habituels dans un tableau donné. Par ailleurs, ce que les médecins classiques appellent «signes généraux» : fièvre, soif par exemple, retiendra leur attention avant les troubles manifestés par un organe ou par un autre : douleur abdominale, gonflement d’une articulation par exemple. Ils se passionneront tout autant pour les signes psychiques qu’ils ne dissocieront pas des signes physiques, car pour eux, l’homme est résolument un, et, quelle que soit la raison pour laquelle il consulte, c’est ce malade-ci tout entier, à ce moment précis qu’il s’agit de traiter ; qu’il délire ou soit au contraire abattu par sa fièvre comptera donc dans le choix du remède.