Vie et mort des cheveux
La pousse des cheveux : chacun pour soi !
Le cheveu est vivant : il grandit (phase anagène), il se stabilise (phase catagène), il meurt et tombe (phase télogène). Il est ensuite remplacé par un nouveau cheveu. Chaque cheveu effectue ce cycle à son propre rythme et de façon indépendante par rapport aux autres cheveux. Il pousse de façon discontinue, en fonction du stade du cycle où il se trouve, mais il existe deux pics de chute : à l’automne et au printemps. Quand le cheveu est en phase de pousse, il s’allonge de 1 mm en 3 jours. Sur une chevelure normale, le nombre de cheveux en phase de pousse doit être majoritaire de l’ordre de 80 à 90 %. Normalement, chaque follicule pileux est programmé pour assurer le renouvellement des cheveux tombés et faire en sorte que la chevelure reste satisfaisante tout au long d’une vie. Les hormones jouent aussi un rôle dans la croissance du cheveu. Ainsi, les hormones mâles (les androgènes) font tomber les cheveux, alors qu’ils font pousser les poils.
Les chutes de cheveux : des origines très diverses
Selon une enquête menée par L’Oréal Recherche en marge de SUVIM.AX sur près de 10 000 personnes (dont 6 200 femmes de 35 à 60 ans et 3 400 hommes de 45 à 60 ans), 60 % des femmes se disent concernées par la chute de cheveux. Les femmes se déclarent plus touchées par les cheveux blancs (qui témoignent du vieillissement du cheveu) que les hommes. Elles notent également une diminution de la densité et de la qualité de leurs cheveux à partir de 40 ans.
- Une chute de cheveux génétiquement programmée : l’alopécie androgénétique
L’alopécie androgénétique est la plus commune des chutes de cheveux, chez les hommes comme chez les femmes. Elle est héréditaire dans 80 % des cas. Mais elle dépend aussi de la réceptivité des follicules pileux aux hormones mâles (la testostérone) à cause d’une enzyme : la 5 alpha-réductase. Chez les patients qui présentent une chute de cheveux génétiquement programmée (il suffit de regarder les cheveux de son père ou de sa mère), les follicules pileux qui sont situés sur le sommet du crâne ont une affinité pour cette enzyme qui va augmenter la sensibilité du cheveu aux hormones mâles. Résultat : la durée de pousse du cheveu se réduit, il est progressivement remplacé par un cheveu de plus en plus fin puis par un simple duvet du fait d’une miniaturisation des follicules pileux.
Les produits antichute cosmétiques à base de pulvérisation ou d’ampoules à appliquer sur le cuir chevelu sont peu utiles. De même, les shampooings antichute du fait de l’action limitée du temps de pose d’un shampooing sur le cuir chevelu sont sans intérêt. Seul un traitement médical peut aider à améliorer la qualité de la chevelure dans le cas d’une alopécie androgénétique. Parmi les traitements locaux, le minoxidil en application biquotidienne en spray à 2 % pour les femmes et à 5 % pour les hommes reste d’actualité. En traitement oral, le finastéride est réservé aux hommes. Les traitements hormonaux à base d’androcur peuvent être proposés aux femmes. Tous ces traitements sont longs et seulement suspensifs : quand on les arrête, la chute des cheveux reprend.
- Les autres causes
Les carences en fer représentent 1/4 des chutes diffuses de cheveux. C’est la ferritine, qui mesure l’état des réserves de l’organisme en fer, qui est le plus souvent abaissée, mais cela peut s’accompagner dans les cas importants d’une baisse du fer dans le sang (le fer sérique). Cette baisse peut être due à des règles abondantes qui provoquent des fuites de fer mensuelles ou à des habitudes alimentaires pauvres en fer. La ménopause : on estime que 25 % des femmes ont des problèmes de chute de cheveux après 10 ans de ménopause. La quantité de cheveux diminue, leur pousse ralentit et les cheveux s’affinent. Un autre signe de leur vieillissement est leur dépigmentation : les cheveux deviennent blancs. Le traitement hormonal substitutif (THS) n’est pas capable de corriger la chute des cheveux Les hypothyroïdies peuvent aussi provoquer des chutes de cheveux importantes. Les stress importants (décès, opération chirurgicale…) peuvent induire une chute diffuse dans les 8 à 12 semaines après le choc. Enfin, certains médicaments, notamment les hypocholestérolémiants, peuvent entraîner des chutes de cheveux.