Une méthode lègère comme une plume
Une méthode lègère comme une plume
Le nom du produit utilisé pour ces injections n’est là que pour mémoire puisque, pour l’heure, seuls les praticiens peuvent se le procurer. Et on voit mal une patiente enjoignant à son médecin d’utiliser telle ou telle marque de produit. Il s’agit, de la part du laboratoire qui met sur le marché ce traitement de comblement, de créer, chez les jeunes femmes, le désir de lutter le plus tôt possible contre leurs rides naissantes. Le message diffusé est lumineux : une plume se pose en douceur, en gros plan, sur le visage d’une jeune beauté. En arrière-plan, une petite seringue évoque l’idée de piqûres sans insister sur le procédé. La suavité de l’image suggère qu’il existe désormais une méthode « légère » pour garder un visage jeune et lisse, sans avoir recours à la chirurgie. C’est la représentation « grand public » de la compétition qui oppose, depuis plus de dix ans, la seringue
– emblème de la médecine esthétique- et le bistouri
– instrument de la chirurgie.
Aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, la seringue ne cesse de marquer des points. Les demandes d’intervention non chirurgicale sont en constante augmentation. Entre 1997 et 2007, quand le marché mondial de l’esthétique croissait de 457 % en valeur, le chirurgical n’augmentait que de 114% tandis que la demande pour des actes médicaux « légers » explosait de + 754 %’. Le docteur Benjamin Ascher, chirurgien plasticien et directeur scientifique de l’IMCAS (International Master Course of Aging Skin ), confirme cette tendance : « Les patients recherchent les traitements les plus “light”, les plus sûrs, qui les immobilisent le moins longtemps possible. La chirurgie laisse progressivement la place aux traitements “non invasifs” sur le visage et les volumes du corps. »
Les interventions de médecine esthétique sont souvent réclamées à titre presque préventif – avant que le sillon d’une ride ne soit vraiment creusé — et ces demandes émanent de femmes de plus en plus jeunes.