Une dépression comme les autres ?
avant la puberté, le risque de dépression est approximativement le même chez le garçon et la fille ; ensuite il double chez la fille. Le s raisons sont mal connues, probablement d’origine multiple:biologiques, hormonales, socioculturelles, etc.8 L’Organisation mondiale de la santé estime que 22% des femmes en âge de procréer souffrent à un moment ou à un autre de dépression. Ce chiffre Lamente encore nettement lorsqu’on inclut les autres troubles de l’humeur. Au moment d avoir des enfants, la femme est donc déjà particulièrement sensible au risque de dépression et celui-ci augmente encore durant les mois qui suivent un accouchement.
La question de savoir si la dépression du post-partum est un pathologie spécifique, différente des autres dépressions, reste De battue parmi les spécialistes et les chercheurs.
Du point de vue des symptômes, nous avons vu que la DPP manifeste de manière assez semblable aux autres dépressions. Deux études récentes le confirment. En 2007, Cooper montre que peu de différences existent entre les DPP et les autres dépressions ;seuls deux symptômes sont moins fréquents dans la DPP : le ralentissement de l’activité et les réveils matinaux précoces. Ces différences pourraient être dues à la présence du nouveau-né. En 200v Bernstein trouve que les femmes souffrant de DPP présentent plus d agitation motrice, de troubles de la concentration et de difficulté à prendre des décisions, mais moins de tristesse, de baisse d’intérêt et d’idées suicidaires.
Du point de vue de son évolution et du type de femmes! concernées, on peut considérer la DPP comme une entité bien spécifique, différente des autres dépressions. C’est la conclusion de Cooper et Murray (1995) qui ont démontré qu’il existe deux type h de prédisposition à la dépression chez les femmes :
- Un premier groupe de femmes est susceptible à la DPP ; il ai tendance à récidiver après d’autres grossesses. Par contre, dans ce groupe, le risque de faire une dépression hors de la période de maternité est faible.
- Un second groupe de femmes est susceptible à la dépressions en général ; ces femmes ont souvent déjà souffert de dépression] hors d’un contexte de maternité et conservent un risque de récidive quelle que soit la période de leur vie. Pour elles, la maternité semble n’avoir été qu’un facteur de stress non spécifique qui a favorisé une décompensation dépressive.
De mon point de vue de pédopsychiatre et psychanalyste, a DPP devrait être considérée comme une entité spécifique pour plusieurs raisons. D’une part, elle survient avec une fréquence ne n négligeable et à un moment bien particulier de la vie de la femme, mettant enjeu d’importantes questions identitaires qui resteront centrales dans la qualité de la suite de son existence. D’autre pan. les répercussions de la DPP sur la relation mère-bébé et sur le développement de l’enfant méritent qu’une attention très particulière lui soit portée dans un but de prévention et de santé publique. L r autre argument concerne la spécificité des conflits psychiques n l’œuvre dans ce type de dépression, généralement liés au thème c. la parentalité, et leur remarquable réponse à la psychothérapie.