Un somnambule n'a-t-il vraiment aucun souvenir de sa période d'éveil ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, un somnambule peut quitter son lit, aller jouer une sonate au piano, se faire réchauffer un cassoulet, lancer son chien par la fenêtre ou assassiner sa belle-mère, il ira ensuite se recoucher comme si de rien n’était! À son réveil, il sera bien étonné quand les témoins lui décriront ce qu’il a fait. À dire vrai, c’est lui qui empêche les chercheurs de dormir, car le somnambulisme est un vrai paradoxe!
Ce phénomène survient en effet au cours du stade du sommeil profond, ou du sommeil semi-profond . C’est la raison pour laquelle les somnambules ne se rappellent rien. Mais le fait qu’ils soient « éveillés » – ou du moins debout, en train de faire quelque chose – sans letre vraiment (sinon, ils s’en souviendraient) démontre qu’ils se trouvent curieusement dans un état de demi-éveil, comparable au second stade de la première phase d’un cycle de sommeil (le stade du sommeil léger). Les somnambules sont en quelque sorte plongés dans un état intermédiaire d’« automatisme ambulatoire »: ils bougent, mais de façon irraisonnée. On n’en sait guère plus.
Chez l’enfant, le somnambulisme n’est pas inquiétant en soi, le cerveau n’étant pas parfaitement constitué. Un petit qui se dresse dans son lit, voire se lève pour aller caresser son chat, n’est pas un enfant malade. S’il se lève, c’est que son cerveau se trompe dans la formation et la succession des cycles du sommeiL.
En revanche, chez l’adulte, cela peut être le signe d’un dysfonctionnement cérébral. Pour autant, peut-on vraiment parler de maladie? Ce phénomène d’automatisme ambulatoire laisse à penser que l’inconscient surpasserait la conscience pour prendre momentanément possession du corps. Les somnambules exprimeraient-ils ainsi physiquement des sentiments non verbalisés ? Certains psychologues le pensent, mais les cas d’actes violents, théoriquement imputables à un mobile enfoui, sont extrêmement rares. Aucune généralisation n’est donc possible.
À ce jour, un seul meurtre a été attribué à un somnambule. Il est survenu dans une clinique de Kampala, en Ouganda, en 1991, et demeure inexpliqué. Les coups de couteau donnés par des somnambules à leurs conjoints, rapportés çà et là, ne s’expliquent pas davantage. Ce qu’on sait, en revanche, c’est qu’un somnambule trop brutalement réveillé par un quidam réagit presque toujours violemment: c’est qu’il ne sait plus ni où il se trouve ni même qui il est… Quant aux hommes qui étranglent ou font l’amour à leur femme (les Américains appellent cela le « sleep sex ») sans même s’en rendre compte, ils ne sont pas forcément somnambules. Tout juste un peu exaltés par un rêve très intense…
Vidéo : Un somnambule n’a-t-il vraiment aucun souvenir de sa période d’éveil ?
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