Un atout pour le développement physique et affectif du nouveau-né
Le langage du corps est la première forme de communication que le nouveau-né comprend, et l’allaitement favorise l’éveil de ce langage.
Le langage corps à corps : l’appui primitif de la relation
A l’aube de sa vie, l’être humain a besoin de plusieurs sortes de nourriture pour se développer harmonieusement. La nourriture physique, le lait, et la nourriture affective, composée de gestes de soins et de paroles qui allient la qualité de présence physique réelle à la présence affective de la mère, du père ou de la personne qui s’occupe de lui. Ces nourritures, portes d’échanges avec l’extérieur, font appel aux cinq sens du bébé et de la mère ; elles le confirment dans son appartenance au monde et l’enracinent dans son identité. Elles constituent une unité de connaissances qui le contient, et tissent « l’appui archaïque » sur lequel l’adulte futur s’appuiera pour entrer en relation avec l’autre. L’allaitement au sein est un véritable dialogue des sens entre le corps de la mère et celui de son enfant. Il les sollicite un par un, mais aussi tous sens confondus, comme un halo sensoriel contenant et sécurisant. Dès sa conception, l’homme est un être en relation. Le langage des sens est un processus qui s’inscrit dans l’échange en tant qu’« appui primitif ».
Citons Albert Camus qui, dans Le Mythe de Sisyphe, devance notre propos : « Nous habitons notre corps longtemps avant de pouvoir le penser. Notre corps a ainsi sur nous une avance irréparable. »
La vie pré et postnatale pose les fondations de la vie relationnelle de l’enfant avec son entourage. La manière dont la relation triangulaire père-mère-enfant sera engagée dans ces périodes si précieuses le soutient, sa vie durant, dans son approche des autres.
Le réflexe de fouissement
Le premier pas – au sens propre et au sens figuré – de cette communication, peut-être est-ce le nouveau-né qui le fera… En effet, dès sa naissance, placé à plat ventre contre le ventre de sa mère, peau contre peau, guidé par son toucher et son odorat comme par la voix maternelle, il peut ramper pour trouver le mamelon et le téter. C’est l’expression du réflexe de fouissement. Ce moment privilégié est lié à un subtil échange entre le comportement maternel et celui de l’enfant ainsi qu’aux conditions et à l’ambiance de l’accouchement. Mais l’absence de ce réflexe ne doit pas priver le nouveau-né de la tétée précoce, première règle d’or de l’allaitement naturel. Indispensable au bon démarrage de l’allaitement, la tétée précoce facilite et rend plus immédiate la relation mère-enfant en profitant d’un moment où les défenses rationnelles sont en veilleuse.
Le cordon lacté : une séparation en douceur
Le cordon ombilical, qui a nourri le fœtus pendant neuf mois, passe le relais au « cordon lacté ». Le lait devient l’aliment nécessaire au système digestif de l’enfant pour le conduire à sa maturité, c’est-à-dire à la prise d’une nourriture progressivement variée. Parallèlement, ce cordon imaginaire permet à l’enfant de se séparer progressivement de sa mère, à mesure qu’il engrange suffisamment de forces affective et physique pour se rendre autonome. Et, pour la mère, le sentiment de vide éprouvé dans son ventre est atténué par la plénitude de ses seins. Le cordon lacté prolonge donc le dialogue établi pendant la grossesse entre la mère et l’enfant.
Vidéo : Un atout pour le développement physique et affectif du nouveau-né
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Un atout pour le développement physique et affectif du nouveau-né