Traitements ostéopathiques et médicaux en cours
Parmi les nouveaux fléaux, la iatrogénie est à la mode. Maladie qui a pour origine le remède, elle interpelle les acteurs de santé et les malades. Depuis le prescripteur, en passant par le fabricant, le distributeur et jusqu’au consommateur, les médicaments sont maintenant sous haute surveillance. Les conditions de leur utilisation, l’information des utilisateurs, devraient en principe éviter les dérapages qui conduisent à l’utilisation toxique des médicaments. Sur le terrain malheureusement, il en est autrement. Certaines catégories d’entre eux sont plus prisées que d’autres, et l’effet de mode jouant aussi dans ce domaine, pws gros dasYgsï provient incontestablement de l’automédication. Elle touche différemment des catégories de population aux demandes de soins réparties selon des besoins liés à l’activité professionnelle, à la répartition géographique.
t trop prolongé, non-respect des contre-indications, automédication. On admet que l’automédication n’est pas dangereuse en soi, surtout lorsqu’il s’agit d’une durée brève pour un symptôme ou un syndrome de confort, excluant les maladies à risques. À côté de ce groupe, on note que de nombreux patients préfèrent taire à leur médecin cette pratique de l’automédication, de plus en plus en vogue. C’est un aveu de culpabilité.
La méconnaissance, légitime au demeurant, de la pharmacologie, conduit les patients beaucoup trop souvent à sous-estimer la force des interactions entre les principes actifs de chaque médica¬ment. Au-delà de la combinaison de deux principes actifs, personne ne peut donner les effets pharmacologiques du nouveau produit qui en est issu. Autre point non négligeable, ce qui convient à l’un ne réussit pas nécessairement à l’autre. Les fonctions hépatiques et rénales qui permettent la dégradation et l’éli¬mination des médicaments sont réduites chez les personnes âgées. Ainsi doit-on diminuer les posologies des remèdes qu’ils doivent ingérer : la posologie d’une personne âgée n’est pas celle d’un adulte jeune. La différence est d’importance entre les diverses classes de médicaments. Chacun doit apprendre à apprivoiser sa médication pour éviter de se retrouver aux urgences !
Et l’ostéopathie ? La iatrogénicité la concerne également, soit par son geste propre, la manipulation, soit par interaction avec certains remèdes, selon le principe action-réaction = synergie potentialisatrice qui veut dire que l’action de l’un augmente l’action de l’autre. Mais l’aspect le plus iatrogène des manipulations ostéo-articulaires recouvre tout un chapitre d’instabilités qui touchent l’ensemble du squelette, liées à des indications inappro¬priées ou à des erreurs techniques d’opérateurs ne respectant pas les règles d’application des manipulations. Choisir le bon remède et le bon geste peut éviter la nouvelle maladie.
Chacun suit son destin, chaque malade a son histoire. Pour cer-tains, c’est une accumulation sans fin de maladies et de traitements, pour d’autres, de petits incidents rapidement résolus avec le plus souvent le minimum de soins nécessaires. Ces patients, qui un jour ou l’autre frappent à la porte de l’ostéopathe, sont de plus en plus nombreux. S’informer des traitements médicaux en cours est essentiel à la conduite du traitement ostéopathique. C’est aussi une façon de cerner la demande du patient par rapport à la dou¬leur, d’appréhender le contexte psychologique dans lequel souf¬france et handicap évoluent. Par contre, l’examen de la prescrip¬tion d’autres intervenants alerte le clinicien et va guider son action. Plus que jamais la plainte du patient sera écoutée, les circonstances de survenues précisées, l’examen clinique fouillé : anticoagulant, bêtabloquant, psychotropes (anxiolytiques, hypno- thiques, antidépresseurs), diurétiques, corticoïdes, anti-inflammatoires non stéroïdiens, antimigraineux, sont tous potentiellement dangereux par leurs effets secondaires et leurs interactions.
Une chute bénigne sur les fesses chez un patient sous anticoagulant mal stabilisé et c’est l’hémorragie qui se collecte dans la gaine d’un muscle. Des vertiges isolés récents chez une patiente sous antidépresseur et c’est une hypotension. Une douleur dorsale non mécanique à distance du repas, et c’est l’ulcère. Mais, dans ce domaine, le zapping thérapeutique existe aussi. Les patients jonglent avec tous les outils thérapeutiques à leur disposition, dont l’ostéopathie et les autres médecines alternatives, interrompant ou reprenant les traitements au gré de l’humeur du moment. Ne pas respecter les règles de sevrage par paliers de certains médicaments présente un réel danger : c’est le cas pour les psychotropes. Inter-rompre brutalement un bêtabloquant peut vous conduire aux urgences.
Dans certains traitements en cours, on peut proposer une substi-tution du médicament par des techniques ostéopathiques. C’est un risque à assumer entre le médecin prescripteur, le médecin-ostéo-pathe et le patient. Et puis, comme pour les médicaments confrontés au placebo, il y a une « ostéopathie placebo » qui se rencontre de plus en plus. Ce sont les conduites thérapeutiques incohérentes véhiculées par les peurs et les anxiétés relayées par les médias, qui sont en grande partie responsables du développement de l’activité placebo, puisqu’il s’agit de vouloir croire à l’effet thérapeutique de tout remède ou de toute technique. Ceux qui cherchent à séparer deux pratiques de l’ostéopathie, l’une « douce », sans risque, puisque excluant la manipulation ostéoarticulaire, l’autre « dure », que les premiers accusent de iatrogénicité potentielle, se trompent. La première se perd dans le placebo et parfois les ambiguïtés de la main, la deuxième dépend seulement de la dextérité de l’opérateur et de la précision de l’indication.
Ostéopathie et médicament peuvent parfaitement concilier leur action, aussi bien dans les syndromes aigus que chroniques de l’appareil locomoteur. Mais attention, dans l’éprouvette au même moment, ostéopathie et anti-inflammatoires non stéroïdiens, ostéopathie et psychotropes ne se combinent pas forcément. On peut même affirmer que parfois il existe un réel danger de sous-estimation de l’intensité réelle de la douleur et de l’inflammation avant une manipulation à risque. Dans les troubles fonctionnels où parfois certaines classes de médicaments sont utilisées de façon abusive, les médecines alternatives de terrain sont souvent les mieux adaptées et les moins iatrogènes.
Certains patients y sont plus sensibles que d’autres.
Vidéo : Traitements ostéopathiques et médicaux en cours
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