Tout changer , tout le temps
Tout changer , tout le temps
L’immense secteur marchand de l’esthétique, dont font partie les laboratoires de fabrication des produits cosmétiques, les marques de prestige qui les commercialisent, les points de vente qui les distribuent ainsi que les instituts de beauté et les esthéticiennes qui les recommandent, n’ont qu’un but : donner à toutes l’envie d’être «jeunes » à jamais.
L’injonction « Sois belle, donc change tout »… incite chacune à une modification constante de son arsenal de beauté. A en croire les médias et leurs L’immense secteur marchand de l’esthétique, dont font partie les laboratoires de fabrication des produits cosmétiques, les marques de prestige qui les commercialisent, les points de vente qui les distribuent ainsi que les instituts de beauté et les esthéticiennes qui les recommandent, n’ont qu’un but : donner à toutes l’envie d’être «jeunes » à jamais.
L’argumentation des fabricants et distributeurs est aussi riche en promesses qu’en prétendues « études scientifiques» où l’exagération le dispute à l’approximation. À grand renfort de courbes et de pourcentages, on nous balance des chiffres aberrants : « 85 % d’utilisatrices satisfaites », « 33 % d’amincissement en 2 semaines », « 26 % de rehaussements des traits ». Ces « statistiques », venues d’on ne sait où, me font sursauter chaque fois que je tombe sur ces attrape-nigaudes. Nous verrons plus loin qu’il ne s’agit pas de renoncer à tout soin cosmétique. Bien au contraire, se soigner mais sans espérer un retour en arrière garanti.
Il faut être clair : rajeunir n’est pas possible. Il est déjà assez remarquable de ne pas trop vieillir, mais on ne retrouve jamais, même par le bistouri, la fraîcheur de ses vertes années. Certes, on peut se faire confectionner, par la chirurgie ou par des injections répétées, un nouveau masque plus lisse que son ancien minois un peu chiffonné, mais ce sera toujours un faciès différent de celui que nous voudrions retrouver, tel qu’il était dans notre jeunesse.
Certaines préfèrent cette version retouchée d’elles- mêmes, quitte à y perdre leur personnalité d’origine. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec Madeleine Chapsal, au cours d’une émission de télévision sur la chirurgie esthétique. L’ayant connue dans sa jeunesse dotée certes d’un nez qui ne se laissait pas oublier, mais aussi d’une très jolie figure pleine de caractère sur un corps remarquablement bien fait, je n’ai jamais compris comment elle avait pu se faire (re)sculpter au point de devenir totalement méconnaissable. Comme je lui faisais remarquer, devant les caméras, que je préférais sa version originale à son remake actuel, elle m’a affirmé qu’elle, au contraire, était enchantée d’avoir entrepris ce grand ravalement et qu’elle se trouvait bien mieux qu’avant. Comme quoi on ne peut vraiment pas se mettre dans la peau d’une autre !
On m’a également cité le cas d’une femme qui s’est volontairement transformée grâce à la chirurgie. Elle a préféré s’offrir carrément un autre visage et un autre corps, raboté et « remonté » plutôt que de regarder chaque jour décliner doucement les siens. Elle a disparu presque complètement pendant six mois et s’est fait débosseler le nez, retendre l’ovale, repulper les lèvres, rehausser les pommettes,regonfler les joues, retendre le cou, refaire la poitrine, relever les fesses, etc. On m’a même affirmé qu’elle avait fait retailler le dessous de ses bras, préférant des cicatrices, forcément visibles en manches courtes, à deux « oreilles de cocker ». Une de mes amies, qui la connaissait pourtant bien, ne l’a simplement pas reconnue quand elle a eu l’occasion de la revoir après sa mutation. Elle-même s’est déclarée ravie par cette nouvelle variante de sa personne… Elle ne regrettait ni son énorme investissement, en temps et en argent, ni même les souffrances physiques qu’elle avait forcément endurées. Il faut être gravement dysmorphophobique pour en arriver à une telle extrémité.
Vidéo: Tout changer , tout le temps
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur: Tout changer , tout le temps