Thérapies spécifiques de la dépression et de la dépression périnatale : Les médicaments
La psychothérapie
La psychothérapie est le traitement de premier choix pour les troubles psychiques périnataux, mais il est parfois nécessaire d’y adjoindre un traitement médicamenteux tel qu’un antidépresseur ou un autre médicament psychotrope. Dans l’idéal, ces médicaments ne devraient être prescrits qu’en complément à une psychothérapie ou à des consultations psychiatriques.
La période périnatale est particulièrement délicate pour la prescription médicamenteuse. La crainte des répercussions sur le fœtus ou sur le bébé nourri au sein réduit son utilisation à des situations bien spécifiques.
Durant le premier trimestre de la grossesse, la prise de médicaments psychotropes induit un risque de malformation pour le fœtus. Ce risque est faible pour la plupart des médicaments psychotropes, alors que certains autres sont clairement dangereux et formellement contre-indiqués. Au-delà du troisième mois de grossesse, le risque de malformation est très faible. Une certaine prudence reste de mise car les études faites sur les femmes enceintes sont peu nombreuses et la prescription d’un médicament n’est jamais anodine. En fin de grossesse, la prise de psychotropes peut induire un syndrome de sevrage chez le nouveau-né dans les heures qui suivent l’accouchement. Celui-ci est généralement bénin et bien géré par les équipes à condition quelles aient été informées de la prise de médicaments par la mère.
Après l’accouchement, la prescription d’un antidépresseur pose le problème de l’allaitement. La plupart des psychotropes se retrouvent en petite quantité dans le lait maternel. Les effets sur le nouveau-né sont faibles mais existent, en particulier durant les premières semaines de vie de l’enfant.
Pendant la grossesse, chaque situation doit être analysée individuellement avec la patiente. Celle-ci doit être informée des risques et des bénéfices attendus par la prise d’un médicament, mais aussi des risques encourus en cas de non-prescription médicamenteuse. Lorsque les bénéfices sont jugés supérieurs aux risques, il est raisonnable de ne pas se priver de cette aide thérapeutique. C’est le cas lorsque la dépression est sévère, qu elle entraîne un risque suicidaire ou des répercussions néfastes sur la vie de la femme ou sur sa relation avec son enfant.
Dans le post-partum, si une prescription médicamenteuse est nécessaire, les avantages et les inconvénients de la poursuite de l’allaitement doivent aussi être considérés au cas par cas. Lorsque l’allaitement est vécu par la mère comme un moment privilégié et particulièrement positif pour le lien avec son bébé, un sevrage prématuré pourra avoir plus de conséquences négatives pour l’enfant que l’absorption d une faible quantité de médicaments à travers le lait. Si, par contre, le moment de l’allaitement n’apporte pas un gain dans la relation mère-enfant ou si la femme est tellement épuisée qu’elle ne peut pas en profiter, il est préférable de sevrer l’enfant du lait maternel avant de commencer les médicaments.
L’essentiel est de considérer chaque situation dans son ensemble, mais avec ses particularités, en évitant les règles et les principes stricts qui ne tiendraient compte que d’un aspect du problème. Il est de la compétence du médecin, dans le cadre d’une relation de confiance avec sa patiente, d’avoir cette vision globale qui tienne compte à la fois des bénéfices et des risques du médicament, de la gravité de la pathologie de la femme, des implications de la maladie et de l’allaitement sur la relation mère-enfant.
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