Sur quels critères choisir un complément alimentaire ?
Tout d’abord, on choisira un complément alimentaire en fonction de l’indication : chute de cheveux, vieillissement cutané, sécheresse de la peau…
Les ingrédients
Le choix doit porter soit sur des principes actifs dont l’efficacité est reconnue comme les vitamines E, C, A ou le sélénium, soit sur des principes actifs plus nouveaux comme les oméga-3, les probiotiques ou la superoxyde dismutase (SOD), mais pour lesquels des études sérieuses et bien documentées démontrent l’intérêt.
La formulation
Les vitamines ont une action antioxydante, mais les prendre séparément ne présente pas beaucoup d’intérêt. En effet, les vitamines interagissent entre elles et sont extrêmement dépendantes les unes des autres. Par exemple, la vitamine C a aussi une activité pro oxydante qui est équilibrée par la présence d’autres vitamines comme la vitamine E et la vitamine A. Une valeur sûre dans les compléments alimentaires est le trio des vitamines A, E et C associé au sélénium ; dans cette formulation, les différents ingrédients agissent en synergie. Si vous choisissez un complément alimentaire qui renferme de la vitamine C, il est préférable qu’il ne contienne pas de cuivre, de manganèse ou de fer car ces trois oligoéléments peuvent interagir avec la vitamine C et générer des radicaux libres, et produire ainsi l’effet inverse de l’effet escompté. Un complément alimentaire le « plus complet » possible n’est donc pas synonyme de meilleure efficacité. De même, si vous décidez de prendre plusieurs compléments alimentaires en même temps, veillez à ce que certains de leurs composants ne contrarient pas l’absorption d’autres composants.
La biodisponibilité
Il est clair que pour l’instant nous ne sommes qu’au début d’une approche scientifique des compléments alimentaires. Il ne suffit plus aujourd’hui d’affirmer que tel ou tel nutriment est important pour la peau pour qu’il soit efficace, encore faut-il qu’il arrive là où il est censé agir : la peau. Et nous avons vu que la route est longue de la bouche jusqu’aux vaisseaux cutanés. Prenons l’exemple d’une molécule très antioxydante : le lycopène. Son passage intestinal étant réduit, pour améliorer sa biodisponibilité certains laboratoires l’ont associé à d’autres molécules comme les protéines de lait. Elles permettent d’optimiser le passage digestif du lycopène qui est ainsi plus actif. Cependant, d’autres molécules agissent par d’autres mécanismes que la diffusion dans le sang : ils stimulent les défenses de l’organisme par contact au niveau de la muqueuse intestinale ; c’est le cas des probiotiques.
Mieux encore : il ne suffit pas de prendre certaines enzymes considérées comme majeures dans le système de défense antioxydante pour qu’elles soient efficaces. C’est le cas, par exemple, de la superoxyde dismutase (SOD). Les seules SOD disponibles sur le marché sont d’origine végétale, extraites de certaines espèces de melon. Or, si elle est ingérée seule, la SOD va être détruite au niveau du passage dans le tube digestif et ne pourra être efficace. La seule SOD actuellement efficace sur le marché est une SOD associée à la gliadine, qui permet un contact prolongé avec les cellules de l’intestin ce qui induit une action immunomodulatrice.
L’avis des professionnels
Les études scientifiques sont donc nécessaires pour prouver l’efficacité et l’intérêt des compléments alimentaires, d’autant qu’ils dépendent de la législation des aliments. Par ailleurs, ces produits ayant un coût non négligeable, il vaut mieux absorber ceux qui représentent un réel intérêt. Il est important de demander conseil à votre dermatologue qui définira avec vous le ou les compléments les mieux adaptés en fonction de votre peau. De même, si vous désirez prendre de la DHEA, il vous prescrira un dosage sanguin de sulfate de DHEA, afin de déterminer si vous en avez réellement besoin.
La prise de compléments alimentaires comporte-t-elle un risque pour la santé ?
Partons d’un constat : 1 Américain sur 2 prend au moins 1 cocktail vitaminique quotidiennement. A priori, les cocktails vitaminiques ne représentent pas de danger pour la santé, mais l’ingestion de fortes doses peut comporter des risques. Ainsi, prendre plus de 3 g de vitamine A par jour peut entraîner des problèmes au niveau du foie et des risques de malformation de l’enfant chez la femme enceinte.
Une haute dose d’antioxydants peut être toxique. Une étude américaine a démontré que l’absorption d’enzymes antioxydantes en grande quantité pouvait entraîner un stade de prédiabète chez des souris. En revanche, une autre étude a montré que l’absorption de petites doses de lycopène et de vitamine E ralentit la croissance de certains cancers chez la souris ; des essais sur l’homme vont être faits.
La prise de compléments alimentaires doit donc être raisonnée, avec des actifs choisis en fonction des signes cutanés que l’on veut améliorer et des doses qui respectent les apports journaliers recommandés (AJR). Il faut privilégier les petites doses d’antioxydants