Structure de la peau
La peau est constituée de trois parties superposées qui sont, en partant de la surface vers la profondeur, derme et l’hypoderme.
I ‘épiderme
Il est constitué de cellules, dont 95 % de kératinocytes, comparables à un mur de briques très solide et dont le ciment est constitué de lipides. Les kératinocytes sont empilés les uns sur les autres depuis la couche la plus profonde de l’épiderme, la couche basale, jusqu’à la couche cornée.
Cet empilement est dynamique : au cours de leur migration dans l’épiderme, les kératinocytes subis¬sent des modifications (une maturation) et s’apla¬tissent de plus en plus. La couche cornée est constituée de cellules mortes, sans noyau, qui finissent par desquamer.
Il s’agit d’un tissu en perpétuel renouvellement : chaque kératinocyte issu de la couche basale va progressivement monter dans les couches superficielles pour finir par s’éliminer dans la couche cornée. Le temps moyen de migration pour un kératinocyte est d’environ trois semaines.
- Un tissu très riche en membranes
L’épiderme comporte beaucoup de membranes cellulaires ; c’est le tissu le plus riche en membranes après le système nerveux.Au centre de ces membranes se trouvent des protéines, de part et d’autre des lipides. Il faut environ 1 milliard de molécules de lipides pour couvrir la surface d’une cellule. Parmi ces lipides, 50 à 60 % sont des phospholipides. Or, plus d’un tiers ne peuvent être fabriqués qu’à partir d’acides gras polyinsaturés (AGPI), ou acides gras essentiels, fournis exclu-sivement par l’alimentation : l’acide linoléique, ou oméga-6, et l’acide alphalinolénique, ou oméga-3. L’organisme étant incapable de synthétiser les AGPI, la bonne qualité des membranes dépend donc uniquement de l’apport alimentaire.Une membrane riche en acides gras essentiels est une membrane fonctionnelle, souple, fluide, dynamique qui assure correctement la communication entre les différentes cellules de la peau. En effet, la membrane n’est pas seulement une enveloppe qui délimite les cellules, c’est surtout une zone d’échanges (d’ions, de minéraux) et qui permet le passage d’informations aux cellules voisines.
- Les autres cellules présentes dans l’épiderme
Les cellules de langherans
Ce sont les cellules clés de la défense immunitaire, les cellules de la peau capables de capter un antigène, de l’apprêter et de migrer jusqu’aux ganglins. Cela explique leur rôle décisif, sortes de sentinelles qui veillent dans la peau. Ainsi, les cellules de Langherans jouent un rôle très important dans le déclenchement de poussées d’eczéma.
Les mélanocytes
Silués dans la partie profonde de l’épiderme, les mélanocytes représentent 2 à 4 % des cellules épidermiques. Ces cellules tentaculaires synthétisent la mélanine, ou plutôt des mélanines plus ou moins foncés qui déterminent la couleur de notre peau. L’exposition solaire stimule la fabrication de mélanine pur les mélanocytes afin de mieux protéger les différentes cellules de la peau du soleil : c’est le bronzage.
Le derme
Juste au-dessous de l’épiderme, directement à son contact, se trouve le derme. Les cellules qui le composent, les fibroblastes, synthétisent les fibres collagènes et élastiques auxquelles les cellules restent solidement attachées. Les fibres collagènes sont organisées en réseaux et faisceaux entrecroisés ; les fibres élastiques, moins nombreuses, constituent un réseau grillagé sur toute la hauteur du derme. L’en semble de ces fibres est noyé dans une substance fondamentale qui est une véritable éponge capable de retenir l’eau : l’acide hyaluronique. Le derme est une zone d’échanges du fait de la présence de vaisseaux sanguins qui ne pénètrent pas dans l’épiderme mais lui apportent les substances qui lui sont nécessaires. Cette microcirculation est très importante car elle va permettre d’apporter à la peau les nutriments dont elle a besoin pour bien fonctionner : sucres, acides gras, acides aminés… et notamment ceux qu’elle est incapable de fabriquer comme les acides gras essentiels (AGPI). Le derme renferme aussi les glandes sudorales, les glandes sébacées et les poils qui vont ensuite traverser l’épiderme. Enfin, les terminaisons nerveuses s’y terminent en bouquet, et seuls de petits filaments nerveux pénètrent ensuite dans l’épiderme.
L’hypoderme
Ce tissu est plus ou moins épais en fonction de la zone considérée et de l’apport alimentaire en graisses. Les adipocytes, ou cellules graisseuses, y sont regroupés en amas, les lobules, séparés les uns des autres par des cloisons fibreuses. Ces cellules ne font pas que stocker les graisses, elles sont aussi capables de libérer des acides gras en fonction des besoins énergétiques de l’organisme. Ainsi, lors d’efforts musculaires importants, quand l’organisme a besoin d’énergie, les cellules déstockent les graisses qu’elles ont emmagasinées pour que le corps puisse les utiliser. Les adipocytes constituent une sorte de réserve d’énergie disponible. Enfin avec les muscles, l’hypoderme détermine l’aspect de notre silhouette.