Quel est le rôle de la thyroïde ?
On peut comparer la glande thyroïdienne à un véritable chef d’orchestre de l’organisme humain.
Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle sur de nom¬breuses fonctions de l’organisme humain comme, par exemple, une augmentation de la sécrétion des hormones T3 et T4 qui vont occasionner une élévation de la température corporelle. Les combustions sont alors augmentées, ce qui produit une sensation de soif, une sensibilité à la chaleur et une accélération de toutes les fonctions de l’organisme. Par contre, la baisse de la sécrétion des hormones thyroïdiennes T3 et T4 va entraîner une baisse de la température de l’organisme.
Ainsi l’augmentation de la sécrétion des hormones thyroï-diennes va entraîner :
- une accélération du rythme cardiaque,
- une perturbation du transit intestinal à type de diarrhées,
- une peau et des téguments chauds et moites,
- une perte de poids,
- une excitation et une agressivité.
En cas de baisse de la sécrétion des hormones thyroï¬diennes, nous retrouverons les signes cliniques suivants :
- un ralentissement du rythme cardiaque (ou bradycardie),
- une perturbation du transit intestinal à type de constipation,
- une peau froide et épaisse,
- une prise de poids,
- des possibilités de trous de mémoire à type d’amnésie associés à des signes de dépression.
La glande thyroïdienne fonctionne dès le stade embryonnaire où elle va intervenir de manière capitale dans la croissance du fœtus, plus particulièrement dans le développement du système nerveux foetal. Plus tard, c’est au moment de la puberté, tout en s’associant aux hormones de croissance et aux hormones sexuelles de l’adolescent, que la glande thyroïde et ses sécrétions hormonales vont permettre au corps de l’adolescent de se transformer. En conclusion, la petite glande thyroïdienne va produire, tout au long de notre vie, les hormones indispensables au bon fonctionnement denotre organisme.
Le cœur et la glande thyroïde
En dehors de ces généralités, il convient d’aborder le rôle de la glande thyroïdienne sur certains organes majeurs de l’organisme comme le cœur.
En effet, les maladies de la glande thyroïde peuvent entraîner un dysfonctionnement de l’activité cardiaque.
Un bref rappel, au préalable, sur le fonctionnement du cœur :
Le cœur est un muscle constitué de cavités qui se contractent et qui font circuler le sang dans l’organisme. Grâce à des valvules situées dans le cœur, le sang ne circule que dans un seul sens. Le sang revient au cœur grâce à des veines puis l’oreillette droite et le ventricule droit pompent le sang dans les poumons. De là, le sang est envoyé dans les oreillettes et ventricules gauches d’où il est éjecté vers les divers organismes du corps grâce aux différentes artères.
En ce qui concerne les maladies thyroïdiennes, il nous faut comprendre deux principes primordiaux :
- Tout d’abord, comme le cœur est un muscle, il a besoin d’oxygène pour fonctionner. Cet oxygène, il le reçoit par l’intermédiaire des artères coronaires. Malheureusement si ces artères coronaires sont malades, cela va entraîner une oblitération de la lumière de ces vaisseaux et par conséquent une diminution du flux sanguin dans l’artère. Le muscle cardiaque fonctionne alors avec un défaut en apport d’oxygène. Une douleur cardiaque et une angine de poitrine peuvent survenir.
- D’autre part, pour que le cœur fonctionne d’une manière harmonieuse, c’est-à-dire pour qu’il puisse expulser le sang de façon uniforme et efficace, il doit être stimulé afin de se contracter de façon régulière par des tissus spécialisés à l’intérieur du cœur, lesquels émettent des impulsion électriques.
Une augmentation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes (plus particulièrement de la thyroxine sécrétée par la glande thyroïde) stimule le cœur qui va alors battre plus vite et plus fort. Cela va entraîner une augmentation du rythme cardiaque (on parle alors de tachycardie) et des palpitations ressenties par le patient. Si le patient a des palpitations au repos et de manière prolongée, cela peut être le signe d’une maladie thyroïdienne.
Remarque :
Une stimulation prolongée du cœur par les sécrétions de la glande thyroïde peut produire une augmentation de la tension artérielle appelée hypertension artérielle systolique.
Normalement, le chiffre de la tension diastolique, c’est-à- dire le chiffre le plus bas de la tension artérielle, demeure normal.
Il serait difficile d’entrer dans les détails du rôle de la glande thyroïdienne sur l’ensemble de l’organisme. Comme nous l’avons vu précédemment, son rôle intervient pratiquement au niveau de toutes les cellules de notre corps. Par contre, certains cas particuliers peuvent être abordés à titre d’exemple.
Dans le cas de l’hyperthyroïdie, (également appelée hyper- thyréose, hyperthyroïdisme et thyrotoxicose), maladie qui est due à une sécrétion augmentée des hormones de la glande thyroïdienne (T3 et T4), nous retrouverons les symptômes suivants :
- perte de poids
- thermophobie
- irritabilité,
- palpitations
- essoufflement
- tremblements
- fatigue musculaire
- péristaltisme augmenté
- dérèglements des cycles menstruels
- démangeaisons du cuir chevelu
- ongles cassants
- larmoiements fréquents
- goitre.
Par contre, en cas d’hypothyroïdie, nous nous trouvons confronté aux symptômes inverses. Rappelons que l’on parle d’hypothyroïdie si la glande thyroïdienne ne sécrète pas suffisamment d’hormones thyroïdiennes T3 et T4. D’ailleurs, dans sa forme la plus courante, cette affection touche 1 % de la population et essentiellement des femmes d’âge mûr ou âgées. Cette forme d’hypothyroïdie est la conséquence d’un problème d’auto-immunité et va déboucher sur une atrophie ou une hypertrophie de la glande thyroïdienne.
L’hypothyroïdie va générer, à l’inverse de l’hyperthyroïdie, Lin ralentissement de nombreuses réactions chimiques de l’organisme :
- prise de poids
- sensibilité accrue au froid ou frilosité
- problèmes psychologiques à type de fatigue intense, somnolence et ralentissement intellectuel
- difficulté d’élocution
- diminution de la pilosité et problèmes cutanés
- troubles du système nerveux : dépression.
À ces différents troubles dus à un dysfonctionnement de la glande thyroïdienne et donc à son rôle, peuvent se surajouter certaines maladies auto-immunes comme :
- les anémies pernicieuses dues à un déficit en vitamine B12
- un diabète par carence en insuline
- une maladie d’Addison car les glandes surrénales ne produisent pas assez de cortisol ni d’aldostérone (ce déficit hormonal peut être heureusement compensé par la prise de comprimés),
- une insuffisance ovarienne prématurée d’où l’absence de règles, voir même une stérilité jusqu’à une ménopause prématurée
- un mauvais fonctionnement des glandes parathyroïdes ce qui fait apparaître une baisse de la calcémie (taux de calcium dans le sang) et peut causer une tétanie qui sera traitée par des capsules de vitamine D
- enfin une maladie de peau nommée vitiligo qui se caractérise par des zones de dépigmentation de la peau entraînant des taches blanches sur Pépiderme.
Ces différents exemples, tout en demeurant non exhaustifs, permettent d’appréhender les différents rôles de la glande thyroïdienne qui demeurent cependant complexes. Nous les retrouverons en abordant les différentes pathologies ou dysfonctionnements de la glande thyroïde.
À retenir :
Les hormones thyroïdiennes agissent donc sur de multiples tissus de l’organisme, sur de nombreux organes et sur leurs métabolismes.
Sur les tissus et les organes
C’est essentiellement chez l’adulte que les hormones thyroïdiennes ont une action sur tous les tissus de l’organisme. Elles augmentent la consommation d’oxygène et la production de chaleur (métabolisme basai). L’action des hormones thyroïdiennes porte essentiellement sur :
- le tissu musculaire en favorisant la vitesse de décontraction
- le tube digestif en stimulant le transit
- le cœur en augmentant la fréquence cardiaque et par conséquent le débit cardiaque
- la thermogénèse en favorisant la production de chaleur.
À noter que, chez l’enfant, les hormones thyroïdiennes
jouent un rôle primordial dans la maturation du système nerveux central, dans l’apparition et le développement des points d’ossification et enfin dans la croissance dans son ensemble. Par exemple, un déficit en hormones iodées et donc d’hormones thyroïdiennes, va entraîner une hypothyroïdie et donc un nanisme. Ce déficit est détecté dès la naissance.
Sur les métabolismes
Les hormones thyroïdiennes ont une action sur les glucides, les lipides, les protides et sur les mouvements hydriques.
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