que manger pour êtres intelligent?
Il «phosphore beaucoup», disait-on jadis d’un esprit brillant. De là à croire qu’il suffisait de sucer des bouts d’allumettes pour devenir intelligent, il n’y avait qu’un pas. La réalité est tout autre. Les recherches scientifiques les plus récentes prouvent – comme on s’en doutait – qu’il ne suffit pas de consommer des aliments riches en phosphore pour décrocher le Prix Nobel. En revanche, il est aujourd’hui démontré que les carences de certaines substances nutritives freinent le développement de l’intelligence. Le Pr Henri Bourre, directeur de recherches à l’institut national de la santé et des recherches médicales (Inserm) a révélé dans un best-seller, « La diététique du cerveau » (éditions Odile Jacob), les inadaptations alimentaires qui peuvent faire de nous des « estropiés de la cervelle ».
On y découvre que le cerveau exige une énergie considérable pour assurer la vie de ses 80 milliards de cellules. Comme ses besoins sont prioritaires, il va puiser ses ressources dans l’ensemble du corps.
- Les sucres.
Le cerveau en consomme beaucoup. Mais pas plus que l’indispensable. N’oublions pas que les excédents sont stockés par l’organisme où ils se transforment en graisses. Donc, consommer régulièrement, mais avec modération les sucres rapides (miel, fruits) et les sucres lents (pain, pâtes, riz).
- Les graisses.
Ce sont elles qui constituent la charpente du cerveau.
Elles jouent aussi un rôle essentiel dans les facultés d’apprentissage. Si elles viennent à manquer, c’est toute l’efficacité de nos facultés intellectuelles qui se trouve compromise. Pour absorber les deux sortes de graisses qui – ensemble – sont indispensables à notre activité cérébrale, il nous faut, chaque jour, 10 grammes d’huile de colza ou de soja, et 2 grammes d’huile de tournesol ou de maïs.
- Le cholestérol.
Malgré sa mauvaise réputation, ce corps gras est un important constituant de la myéline qui enveloppe et protège nos cellules nerveuses. Il convient donc de ne pas l’éliminer totalement de notre alimentation. Ne pas bouder les abats, en particulier la cervelle de bœuf, de porc ou de mouton qui nous apporte une juste proportion d’acides aminés et de lipides. Autrement dit pour bien alimenter le cerveau, manger de la cervelle.
- Les vitamines.
On a observé une surprenante relation entre le taux de vitamine C et le quotient intellectuel qui mesure notre intelligence. Là encore, il ne faut pas en déduire que plus on consomme de vitamine C, plus on est intelligent. En revanche on peut affirmer que moins on en absorbe, moins on est performant. D’autres vitamines sont aussi nécessaires : exemple, la vitamine B6 que l’on trouve notamment dans le jambon.
Il a été prouvé que, jadis, les montagnards, éloignés de la mer, qui ne consommaient presque jamais de poisson souffraient plus fréquemment d’insuffisance intellectuelle. Ce n’est heureusement plus vrai aujourd’hui. On a eu l’idée d’ajouter de l’iode au sel gemme pour que les populations terriennes ne souffrent plus de telles carences. Mieux vaut quand même manger régulièrement du poisson, des crustacés et des coquillages.
De même le zinc a une influence directe sur l’acquisition du langage. Donc, ne pas négliger de donner aux enfants du fromage, du boudin, des pruneaux.
La règle générale de la diététique du cerveau, comme pour l’ensemble de l’organisme, reste simple, mais impérative : il faut varier l’alimentation. C’est cette variété qui est essentielle, et non les quantités absorbées. Avaler des tonnes de substances indiquées ci-dessus ne rend pas plus intelligent. Mais ne jamais en absorber risque de rendre stupide.