Pourquoi les femmes àgées ont-elles de la barbe ?
La teneur des hormones change avec le temps, non pas dans sa formulation, mais dans sa concentration. A l’adolescence se met en place une pilosité dite « constitutionnelle », naturelle, sous l’effet de la testostérone synthétisée par les glandes surrénales et les testicules. Puis la sensibilité des follicules pileux diminue.
Ce processus n’épargne pas les hommes, mais les affecte dans une moindre mesure puisqu’ils produisent vingt fois plus de testostérone que les femmes. La synthèse régulière d’hormones mâles par les ovaires, au cours du cycle menstruel des femmes, n’y change rien – même si, chez certaines Méditerranéennes, un duvet peut se former sur la lèvre supérieure et les joues, qu’accompagnent parfois des poils « testoïdes » (sexuels) sur l’aréole des seins et sur la ligne qui court du nombril au sommet du pubis.
Après la ménopause, les taux relatifs d’hormones changent. Celui des androgènes (hormones mâles) augmente un peu (les ovaires continuent d’en produire). Surtout, la sensibilité des follicules pileux devient plus forte, tout comme celle des glandes sébacées, d’où la séborrhée et les poussées d’acné dans cette période délicate. Des poils croissent où il n’y a pas lieu et, effectivement, certaines femmes ont l’air poilues! « L’hypertrichose simple » est, en langage médical, un excès de poils où il y en a déjà. La femme reste femme, y compris dans ces zones pileuses. L’« hirsutisme » est une autre manifestation exagérée de la ménopause. Le système pileux des femmes fonctionne alors comme celui des hommes. L’indice de Ferriman et Gallwey permet de jauger du niveau de « virilisme » atteint, qui peut affecter d’autres organes (développement du clitoris, du larynx, des muscles) et même le comportement (libido).
Dès la puberté, selon son taux d’hormones mâles, une femme peut être atteinte d’hirsutisme ou de virilisme. Certaines maladies peuvent aussi dérégler ce taux, ou rendre plus sensibles les follicules pileux. C’est le cas de certaines tumeurs ou maladies, par exemple l’hypertrophie des glandes surrénales (qui fabriquent de la testostérone). La prise de ciclosporine, médicament antirejet prescrit après une transplantation d’organes, peut également déclencher l’hirsutisme.