Pourquoi a-t-on des poils sur le pubis ?
Ce n’est pas tant notre pubis qui intrigue les chercheurs que l’absence de poils partout ailleurs, ou presque, sur notre corps. En effet, contrairement aux autres mammifères, et singulièrement les primates, auxquels l’homme est apparenté dans l’évolution, nous avons perdu tous nos poils, sauf sur le crâne, aux aisselles et… au niveau du pubis. Pourquoi? Précisément parce qu’ils sont apparents, avancent des évolutionnistes et des primatologues, les poils pubiens localiseraient les organes génitaux, attirant immanquablement le regard.
Lors de la verticalisation du corps humain impulsée par la bipédie, les organes sexuels de la femme se sont retrouvés cachés entre les jambes. Chez les grands singes (chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans), la vulve est au contraire bien visible. Son état d’excitation, qui se traduit par un gonflement, est plus qu’évident pour les mâles à plusieurs mètres de distance. Ces intentions n’étant pas aussi clairement affichées chez la femme, une parfaite visibilité de son pubis serait censée exciter l’homme qui aurait le privilège de la voir nue…
Mais pourquoi l’homme, dont le sexe reste bien visible, a-t-il tout de même des poils sur le pubis? Sans doute ont-ils, à cet endroit, d’autres fonctions. Même si elles font toujours débat, les hypothétiques phéromones humaines seraient essentiellement émises à ce niveau, ainsi que sous les bras. Les phéromones sont des sécrétions extériorisées à doses infimes par les animaux, qui provoquent des réactions hormonales à distance. Elles ont un rôle fondamental dans l’excitation sexuelle. Peut-être en est-il de même pour les humains?
Quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que la sueur, digérée par des bactéries concentrées entre les poils, est transformée en composés volatils qui contribuent à l’excitation. Retenant poussières et particules, les poils du pubis protégeraient aussi pénis et vulve de l’intrusion de corps étrangers irritants. De même, ils limiteraient les infections par un certain nombre de microbes.
Les poils du pubis n’en sont pas moins un nid potentiel pour toutes sortes de parasites. La diminution du nombre de parasites entraînée par une moindre pilosité aurait d’ailleurs été, avec une meilleure régulation de la chaleur, l’un des paramètres de la perte progressive de nos poils. Enfin, la présence de poils sur le pubis éviterait les irritations dues au frottement des vêtements et au contact du partenaire sexuel.