Poids et contraception
Les pilules ont fait grossir un certain nombre de femmes, c’est certain, et malheureusement, ce n’était pas celles qui en avaient le plus besoin. Estrogènes et progestérone favorisent une certaine rétention hydrique et graisseuse.
Toutes les hormones stimulent l’appétit. On a dit que cet inconvénient (qui, je le répète, ne survient pas automatiquement) provenait du fort dosage des premières pilules employées. Aujourd’hui, les doses sont cinq fois moins élevées qu’au début, et l’on dit qu’avec les
minipilules, le risque de grossir est éliminé.
Certes, celles-ci font moins souvent grossir puisqu’elles apportent moins d’hormones ovariennes étrangères à l’organisme. Mais quoi qu’on dise, toute pilule, qu’elle soit faiblement ou fortement dosée, favorise plus ou moins les rétentions d’eau et de graisse. C’est pourquoi les traitements amaigrissants sont moins efficaces et durent deux ou trois fois plus longtemps avec pilule que sans. Donc, pendant un traitement amaigrissant, le mieux est d’en interrompre la prise. En tout cas, lorsque, pour des raisons familiales ou autres, on ne peut l’arrêter, il faut prendre des pilules micro- dosées. Mais pour que la contraception soit efficace, ces pilules doivent être prises aux environs de la même heure chaque jour.
Lorsque les traitements pour les seins, qui nècessitent des doses plus fortes que celles de la contraception, sont en cours, que ce soit pour un problème esthétique, ou pour lutter contre les tensions douloureuses, il faut les interrompre pendant la phase d’amaigrissement intensif.
De toute façon, que l’on interrompe ou non la prise de pilule, il y aura une régulation à faire après l’amaigrissement car l’organisme sera différent avec quinze ou vingt kilos de moins, et il faudra peut-être changer le type de pilule.
Mais admettons qu’on ait interrompu la prise.
Comme, pendant l’arrêt, la femme est très fécondable, on prendra des précautions multiples.
Vous pouvez d’abord, à l’arrêt de la pilule, faire poser un stérilet, si votre gynécologue n’y voit pas d’inconvénient, car c’est encore la meilleure solution de contraception, surtout en période d’amaigrissement, lorsqu’il est bien supporté. Mais il faut savoir qu’une femme qui a perdu dix, vingt, trente kilos, devra prendre la précaution de revoir son gynécologue à propos de son stérilet, qui aura pu bouger à la suite de l’amaigrissement et qu’il faudra peut-être même changer.
Si la pose d’un stérilet n’est pas possible, les diaphragmes et leurs crèmes, connus depuis longtemps, sont de moins en moins utilisés; les ovules gynécologiques contraceptifs (qui protégeraient durant trois à douze heures à condition d’être introduits avant l’acte sexuel) n’ont qu’une très relative efficacité; le préservatif reste à ce jour le moyen le plus efficace.
Dans ces cas, ajoutez la méthode Ogino des températures, en évitant les rapports du 12e au 16e jour du cycle ou en utilisant pendant cette période des préservatifs de bonne qualité (dont on devra vérifier qu’ils ne sont pas percés). Il existe des préservatifs lubrifiés assez résistants et fins, qui ne sont pas désagréables à utiliser, hormis le côté, un peu gênant pour certains, de leur manipulation. Les mœurs, à ce propos, évoluent dans le bon sens, et les médias y participent utilement, surtout à cause du problème de la protection contre le sida.
Il faut insister sur la nécessité d’une toilette savonnée intra-vaginale, avant et après l’acte sexuel, lorsqu’on utilise uniquement des préservatifs.