Plan national de nutrition santé (PNNS)
« Améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un des déterminants majeurs qu’est la nutrition » : tel est l’objectif du PNNS, Programme nationale de nutrition santé devenu une référence nationale en matière de nutrition. « Mangez, bougez ! », « Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour », « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré » : Ces slogans, diffusés dans le cadre de grandes campagnes institutionnelles, sont plus que jamais d’actualité.
L’ébauche de la première politique nutritionnelle française se remonte à 1999. Cette année-là, le Gouvernement prend acte des impressionnantes dépenses de santé publique : plus de 4,5 milliards d’euros sont affectés aux cardiopathies et 1,8 milliard d’euros à l’obésité. Aussitôt, le Haut Comité de santé publique (HCSP) est chargé de réaliser un audit de la situation sanitaire en France. Celui-ci révèle que l’obésité, par exemple, concerne 12 % des 5-12 ans et 7 à 10 % des adultes. L’ostéoporose, elle, touche 10 % des femmes de plus de 50 ans et le diabète, 2,5 % de la population. Enfin, pas moins de 170 000 personnes sont victimes chaque année de maladies cardiovasculaires. En janvier 2001, le Premier ministre, après concertation avec l’AFSSA , la Caisse d’as- surance-maladie, la Fédération nationale de la mutualité française, des scientifiques et des associations de consommateurs, lance la première campagne d’information nutritionnelle de prévention : le Programme national de nutrition santé (PNNS).
Outil vivant, et donc évolutif, le PNNS est créé pour une durée de quatre ans. Le premier, dit PNNS , court ainsi jusqu’en 2005, année qui a vu les dépenses de santé publique s’élever à 5 milliards d’euros, dont 800 millions déboursés pour des problèmes liés à l’alimentation. Le PNNS 2 mobilise non seulement les acteurs de la santé publique, mais aussi les industries de l’agroalimentaire, de la communication et de l’éducation. Son objectif est à la fois de modifier l’offre alimentaire, de promouvoir l’activité physique, d’améliorer la prise en charge de la dénutrition et de l’obésité et de travailler sur l’image du corps.
Ses axes de communication ciblent aussi bien les risques encourus par une mauvaise utilisation des régimes restrictifs que la prise médicamenteuse non recommandée, ou encore le regard porté sur les personnes obèses et les obstacles qu’elles rencontrent dans la vie courante.
L’impact du PNNS sur l’évolution des comportements alimentaires est encore à prouver. Certains spécialistes pensent même qu’il pourrait provoquer l’effet inverse de celui recherché : en amplifiant la culpabilité collective face à un objectif en apparence inaccessible, la multitude de messages diffusés par le pnns pourrait bien être perçue comme un diktat nutritionnel.