Mieux gérer la santé par l'alimentation : Une microflore intestinale fort exigeante
La capacité à bien tolérer les aliments et en particulier les végétaux riches en fibres dépend fortement de la qualité de la flore intestinale. À la naissance, le tube digestif du bébé est entièrement stérile, ce dernier acquiert une première flore digestive rudimentaire par le contact avec la mère et son environnement. Il est notable que rien n’est fait pour faciliter cette contamination naturelle ; un excès d’hygiène corporelle ou d’asepsie environnante ne permettent pas au bébé de disposer d’une flore optimale de contact. Si le lait maternel était complètement digestible dans l’intestin grêle, la flore symbiotique débutante du côlon du nourrisson aurait bien du mal à se développer. Cela pourrait créer des conditions favorables à la contamination intestinale par des bactéries pathogènes. Heureusement, la composition du lait maternel est propice également à l’installation de la flore colique, ce qui facilite le transit digestif du bébé et constitue une barrière au développement des espèces pathogènes. On trouve en effet dans le lait maternel des glucides particuliers non digérés dans l’intestin un grêle et qui font office de fibres alimentaires pour entretenir une flore de plus en plus active. Cette flore du bébé en allaitement maternel est caractérisée par sa richesse en bifidobactéries, c’est pourquoi on a qualifié de prébiotiques tous les composés tels que des fructo-oligosaccharides qui augmentent la population intestinale de bifidobactéries. Cependant, ce qui était essentiel chez le nouveau-né est sans doute beaucoup plus secondaire chez l’adulte pourvu d’une microflore extrêmement complexe et adaptée à des produits végétaux très divers. Par manque de recul et pour exploiter un nouveau filon, le secteur agroalimentaire incorpore des fructo-oligosaccharides dans beaucoup d’aliments destinés à la population générale, sous prétexte d’un effet pré biotique fort peu convainquant. Par contre, il semble logique d’essayer d’introduire dans les laits reconstitués pour 1er âge des oligosaccharides proches de ceux du lait maternel.
À l’état adulte, l’homme héberge une flore relativement Niable, en équilibre à la fois avec les conditions ambiantes régnant dans le tube digestif et la nature des aliments consommés. Quel que soit l’équilibre de cette flore, le gros intestin héberge un nombre considérable de bactéries (environ 1012 bactéries par gramme de contenu). La qualité de la flore symbiotique que nous hébergeons dépend de la nature et de la diversité des produits végétaux consommés. La régularité dans les apports en fibres fermentescibles conditionne la stabilité de la flore et sa faculté à s’adapter ou à résister à des conditions environnementales nouvelles ou défavorables. Or, à la suite de repas déséquilibrés, combien de fois notre flore du côlon ne reçoit que les reliquats de la digestion de l’intestin grêle fort peu utiles pour son maintien et ses activités métaboliques.