Maladies sexuelles : agir vite
Parler des « pannes » du sexe – frigidité, impuissance, éjaculation précoce… – devient une plaisanterie sinistre si l’on omet d’évoquer l’« entretien » des organes sexuels. Pudiquement, jadis, on appelait cela l’« hygiène intime ». Au début du siècle, les médecins devaient encore faire appel à toutes leurs facultés d’autorité pour tenter de convaincre hommes, femmes et enfants d’accomplir cet acte devenu aujourd’hui – espérons-le – quotidien : se laver. À cette époque, nombreux étaient encore celles et ceux qui étaient persuadés que « seuls se lavent les gens sales. » Argument désarmant ! qui inspirait alors aux praticiens en redingote des couplets lyriques. Tel le Dr Vautiel qui, en 1902, s’adresse en ces termes à ses contemporains : « Dans toute science des mœurs, les premiers devoirs sont ceux envers soi-même.
Notre personnalité, expression la plus haute de notre ère, nous commande de nous respecter afin que les autres nous respectent. C’est au nom de cette double nécessité que parle
l’hygiène, dont le premier devoir corporel est la propreté et dont la fin supérieure est la santé, condition indispensable de la beauté. » À quelques nuances près, du moins dans le ton, ces phrases n’ont pas pris une ride. Sur le fond « propreté = santé = beauté » ces phrases restent valables, alors qu’approche l’an 2000, et non tout à fait superflues si l’on en juge par certaines effluves malodorantes perçues aux heures de pointe dans les transports en commun, phénomène d’autant plus paradoxal que la consommation de cosmétiques et produits d’hygiène ne cesse d’augmenter. Mystère !
Il n’est donc pas inutile de rappeler, qu’indépendamment des questions de bien-être personnel, l’hygiène – et tout particulièrement l’hygiène sexuelle – est le meilleur moyen, tout spécialement chez la femme, d’éviter des maladies infectieuses (vulvites et vaginites), dues à des bactéries. Noter aussi que certains produits de toilette : – sprays déodorants, sels de bains -, peuvent provoquer des irritations très désagréables.
Mais la calamité du sexe réside, de plus en plus fréquemment, dans les maladies sexuellement transmissibles (MST). Le développement des antibiotiques avait laissé croire que ces maladies que l’on appelait « vénériennes » étaient en voie de disparition. Il n’en est rien ! Elles sont particulièrement fréquentes parmi les jeunes, souvent mal informés.
- La syphilis. Jadis appelée « vérole », elle est d’autant plus sournoise que le premier symptôme (chancre) disparaît assez rapidement, laissant croire à la disparition de la maladie. Des examens sanguins permettent d’établir un diagnostic qui oriente le traitement, heureusement très efficace.
- La blennorragie. C’est la « chaude pisse » de nos grands-pères. Provoquée par une infection au gonocoque, elle se manifeste par des brûlures des voies urinaires. À traiter rapidement pour éviter des complications : salpingites, affections de la prostate…
- L’herpès. Provoqué par un virus, il apparaît, accompagné de douleurs, sous la forme de minuscules cloques sur les organes génitaux, mais peut aussi se manifester sur d’autres parties de la peau, y compris au visage. L’herpès disparaît par intermittence. Mais il doit être traité par des
- Les mycoses. Ce sont des champignons microscopiques, responsables de démangeaisons et de suintements sur les parties sexuelles. Traitement pharmaceutique.
- Le sida. Il ne se transmet pas seulement par le sexe (sperme et sécrétions vaginales), mais aussi par le sang. D’abord limitée aux groupes dits « à risques » (homosexuels, loxicomanes), l’épidémie s’est ensuite étendue aux hétérosexuels, n’épargnant pas les enfants qui sont contaminés, lors de la grossesse, par le sang de leur mère lorsque celle-ci est séropositive, c’est-à-dire lorsqu’elle est porteuse du virus du sida : le V1H (virus de l’immunodéficience humaine). Seul un dépistage effectué sur des prélèvements sanguins peut révéler la présence du virus. En cas de doute, il ne faut donc pas hésiter à se soumettre à ce dépistage dans les centres spécialisés, dans les laboratoires d’analyses ou à l’hôpital. Dans l’attente d’un vaccin ou d’un médicament qui n’en sont qu’au stade de la recherche, le seul moyen de lutte contre ce terrible fléau reste la prévention. C’est-à-dire l’emploi systématique du préservatif en cas de rapport sexuel avec un/une partenaire occasionnel/elle, ou ayant lui/elle-même plusieurs partenaires.
- Les hépatites. Attention ! L’hépatite est le plus souvent une inflammation du foie provoquée par des virus ou des parasites alimentaires, par des excès d’alcool ou par des médicaments. On parle alors d’hépatite A, d’hépatite non-A, non-B ou d’hépatite C. Mais il existe aussi une hépatite B qui peut se transmettre par voie sexuelle. Son évolution est très dangereuse. Contrairement à ce qui se passe pour le sida, la prévention de l’hépatite est possible grâce à un vaccin, malheureusement trop coûteux pour être diffusé dans les pays tropicaux où l’hépatite B est particulièrement répandue.
Un seul conseil en cas de doute concernant une possible contamination par les MST : se faire examiner dans les plus brefs délais par un laboratoire compétent, sur indication médicale. Mieux vaut une consultation inutile qu’une négligence qui peut être fatale si l’on n’agit pas très rapidement.