Maladies et nutrition : Hyperphagie
L’exemple de Gargantua, qui gobe un pèlerin en guise d’amuse-gueule pour calmer sa faim de bœuf, illustre à merveille ce qu’est l’hyperphagie : ce trouble des conduites alimentaires se traduit par l’exagération de la faim ou de l’appétit, l’impression d’envie de manger et l’absence de satiété, autant de symptômes liés à des signaux physiologiques inhibés.
Ces conduites alimentaires augmentent la quantité de nourriture ingurgitée : le sujet hyperphagie peut consommer, avec ou sans faim, avec ou sans envie, l’équivalent de plusieurs repas au cours d’un seul diner, ou bien engloutir compulsivement des quantités importantes d’aliments au cours de « crises d’hyperphagie », ou de « crise de boulimie ». La différence avec la boulimie, c’est qu’il n’y a pas de comportement compensatoire associe (purge). Ces rations hyper énergétiques et hyper lipidiques (plus de 35 % des anc en lipides) engendrent surpoids et obésité.
La dépression, la sous-estimation de soi, les troubles de l’affirmation de soi et la prise de certains médicaments (psychotropes, neuroleptiques ou antidépresseurs) sont autant de facteurs déclencheurs. L’hyperphagie peut être le symptôme d’un évitement émotionnel. Cette addiction s’assimile pour le sujet a la « vidange » de ses souffrances psychiques.
Contrairement aux autres tca, l’hyperphagie touche autant les hommes que les femmes. Las ! On réduit trop souvent l’hyperphagie a la simple manifestation d’un solide appétit chez quelqu’un de « bon vivant». Résulta; les sujets qui en sont atteints consultent moins les psychologues que les anorexiques ou les boulimiques.