L'ostéoporose : Les étapes du diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel d’une ostéoporose se pose différemment selon le mode de découverte de la maladie ; événement aigu (fracture) ou découverte densitométrique. Mais quoi qu’il en soit.
l’enquête clinique comporte toujours quatre étapes : interrogatoire systématique, précis et uniciste, examen clinique, biologie simple et analyse radiologique.
La conduite du diagnostic est orientée en fonction de l’âge, du sexe, des arguments de fréquence, et doit en premier lieu répondre à la question : l’ostéopathie est-elle de nature bénigne ou maligne ?
Les objectifs
Le diagnostic différentiel a un double but :
- éliminer une pathologie tumorale (myélome, métastases osseuses) ;
- rechercher une pathologie métabolique, relevant d’un traitement spécifique : ostéomalacie et hyperparathyroïdie primitive .
L’âge et le sexe du malade ont une importance primordiale pour conduire le bilan, car ils conditionnent les arguments de fréquence : d’une part, l’ostéoporose est une affection fréquente après 65 ans, et concerne davantage les femmes, d’autre part, plus de 70 % des densités minérales osseuses basses en post-ménopause sont des ostéoporoses primitives, tandis que chez le sujet jeune, 60 % des ostéoporoses sont secondaires.
Le diagnostic différentiel d’une ostéoporose diffuse n’est pas concerné par les ostéoporoses localisées, en lien avec une algo- dystrophie ou une immobilisation plâtrée.
Le bilan clinique devant un événement fracturaire
l ‘interrogatoire portant sur l’histoire clinique et les antécédents, est orienté par le contexte (âge, sexe, statut ménopausique). Il recherche des antécédents, même anciens, de fracture périphérique ou de tassement vertébral, argument de fréquence non négligeable puisque 85 % des patientes ayant eu un tassement vertébral, en refont un dans les dix ans. Enfin, la notion de pathologie maligne, de maladie chronique, les traitements en cours, doivent être connus.
L’examen clinique recherche des signes d’accompagnement (asthénie, amaigrissement, baisse de l’état général). Il précise le caractère des douleurs (nocturnes, intenses, ayant tendance à s’aggraver, évoquant une ostéose secondaire, ou mécaniques, calmées par le repos) et recherche d’autres foyers douloureux osseux. Les organes ostéophiles (sein, rein, thyroïde, poumon) seront soigneusement examinés.
En cas de fracture vertébrale, la présence de signes neurologiques de compression médullaire (hypoesthésie à niveau, réflexes ils, signe de Babinski, paraparésie, paraplégie) orientent vers une pathologie maligne. Notion classique, les tassements vertébraux bénins ne donnent pas de troubles compressifs (sauf par isolement i bascule d’un coin postérieur au cours du tassement).
Les examens biologiques
Des examens biologiques de débrouillage seront pratiqués systématiquement : NFS, plaquettes, VS, électrophorèse des protéines, calcémie, phosphatases alcalines, créatininémie, protéinurie et calciurie des 24 heures.
D’autres examens orienteront le diagnostic, vers une ostéopathie métabolique : 25-OH vitamine D3 sérique, parathormonémie, TSH, et chez l’homme, testostéronémie libre et y-GT.
Le bilan morphologique
Nous l’étudierons ci-après au travers d’un exemple significatif : la fracture vertébrale.