l'ostéoporose : Les effets et les risques du traitement hormonal substitutif
L’œstrogénothérapie substitutive n’est plus un moyen privilégié clans la prévention et le traitement de l’ostéoporose, de récentes publications ayant remis en cause le rapport bénéfices/risques favorable qu’avait jusqu’ici le THS.
Les effets bénéfiques du traitement
L’hormonothérapie substitutive conserve des effets bénéfiques, largement admis. Ils consistent en :
- leur efficacité dans le traitement des signes climatériques (bouffées de chaleur) ;
leur effet favorable sur le vieillissement cutané (épaisseur de la peau et contenu en collagène) et la sécheresse des muqueuses ;
- l’amélioration de la trophicité du tractus uro-génital avec réduction des troubles urologiques (impériosité, nycturie, dysurie) ;
- l’amélioration des troubles psycho-affectifs observés en postménopause ;
- la prévention de la perte osseusepost-ménopausique, et du risque fracturaire dans l’ostéoporose avérée . Au début du traitement les œstrogènes augmentent en moyenne de 3 à 6 % par an la densité minérale osseuse lombaire ou fémorale : au- delà de 18 mois, il n’y a plus de gain osseux significatif.
Les inconvénients et les risques
Les inconvénients de l’hormonothérapie substitutive sont de deux ordres, recouvrant soit des manifestations d’intolérance, soit de risques carcinologiques et vasculaires
- les symptômes traduisant une mauvaise tolérance, en réalité mineurs :
- le retour des règles n’est pas un problème pour les femmes qui le craignent puisqu’il est possible de prescrire un traite ment combiné continu,
- la prise de poids est alléguée mais non démontrée en l’absence d’une différence significative entre les femmes recevant les hormones et celles sous placebo, selon toutes les études effectuées,
- les mastodynies sont le plus souvent évitées par des doses ini tiales réduites et une augmentation progressive de la posolo gie ; certains gynécologues proposent l’application locale de gels de progestérone qui améliorent la tolérance ;
- les risques carcinologiques et vasculaires : accroissement des risques de cancer gynécologique. En ce qui concerne le cancer de l’endomètre, l’augmentation de risque connue de longue date est réduite par l’addition de progestatifs aux œstrogènes (réduisant l’hyperplasie endométriale). En revanche, l’administration d’oestrogènes associés à des progestifs, à moyen terme, pendant plus de 2 ans, entraîne une augmentation statistique du risque de cancer du sein. Cette augmentation a été démontrée par la publication de plusieurs études récentes décrites au Women s Health Initiative, Million Women Study, Étude française E3N, EP1C).
De même l’efficacité des œstrogènes pour la prévention des accidents vasculaires coronariens a été remise en question par des études récentes (HERS I et II, Women’s Health Initiative), en particulier en ce qui concerne la prévention secondaire des récidives d’accidents coronariens chez des femmes ayant des antécédents d’infarctus myocardique.