L'ostéoporose idiopathique
L’ostéoporose idiopathique du sujet jeune (20-50 ans) est évoquée si l’enquête étiologique reste négative, et doit rester du fait de l’âge un diagnostic d’élimination. On s’intéresse alors aux facteurs qui ont pu jouer sur la masse osseuse actuelle : l’acquisition du pic, la quantité de perte osseuse :
-L’ostéoporose dépend du capital osseux initialement acquis: l’âge d’obtention du pic de masse osseuse chez les filles se situe peu après les premières règles, le délai d’acquisition étant maximum dans les 3 ans précédents (habituellement entre I I et 14 ans avec un plateau au-delà de 16 ans).
Cette acquisition est à 60-80 % sous contrôle génétique el est corrélée au gain de taille et de poids. Il semble que l’apport de
calcium (essentiel en cas de carence) joue un rôle surtout efficace avant la puberté en phase de croissance rapide. Il est donc- nécessaire d’optimiser la ration calcique des adolescents avec des apports supérieurs à 1 000 mg par jour.
Parmi tous les facteurs liés à l’environnement, l’activité physique semble avoir le rôle le plus important sur l’acquisition de la masse osseuse, mais on ne peut exclure les facteurs hormonaux individuels favorisant à la fois la masse musculaire et la masse osseuse.
- L’ostéoporose dépend de la quantité perdue : l’activité physique en charge régulière semble le meilleur moyen de maintenir le capital osseux jusqu’à la ménopause. Le rôle des perturbations lutéales est controversé mais sans doute mineur. La diminution de la sécrétion d’œstrogènes en périménopause entraîne une accélération de la perte osseuse, d’où l’intérêt des pilules œstro- progestatives dans cette phase.
L’apport calcique alimentaire ne doit pas être inférieur aux doses recommandées (consensus NTH 1994) de 1 000 mg/jour, cette dose semblant jouer un effet seuil pour le maintien du capital osseux.
En conclusion, on retiendra qu’il faut, après un tassement, une fracture ou un résultat densitométrique anormal :
- rechercher une ostéoporose secondaire, en particulier liée à un état d’hypo-œstrogénie ;
- retenir le rôle prépondérant des antécédents familiaux dans l’ostéoporose idiopathique, mais agir tout de même de façon préventive par l’optimisation du pic de masse osseuse et le maintien d’une masse suffisante (alimentation, sport) ;
- corriger les cofacteurs ;
- suivre les recommandations actuelles sur la prévention de l’ostéoporose cortisonique.