Les uretères doubles
La duplication urétérale est un dédoublement de la voie excrétrice urinaire sans malformation de l’appareil sécréteur.
Variétés anatomiques
Il existe 4 types de duplications
- La duplication totale ou duplicité : c’est le dédoublement complet de l’uretère; L’uretère contro-latéral unique est appelé uretère adelphe.
- La duplication partielle ou bifidité : c’est le dédoublement incomplet de la voie excrétrice, qui, bifide dans sa partie supérieure, se termine par un uretère commun.
- La branche urétérale borgne : elle correspond à une duplication dont une des deux branches urétérales se termine en cul de sac sans atteindre le rein, sans bassinet, ni calice.
- La duplication partielle inversée ou bifidité inversée:elle correspond à un système caliciel normal, avec un seul bassinet qui se dédouble avant de s’aboucher dans la vessie.
Pathologie de la duplication totale
Les complications sont fréquentes dans les 3/4 des cas :
Reflux dans le pyélon inférieur
Il est secondaire à une implantation anormale de l’uretère avecdata:text/mce-internal, trajet intra-mural trop court et musculeuse déficiente.
Ce reflux a deux conséquences :
- la dilatation par hyper-pression ;
- l’infection.
Il se manifeste par ;
- des signes d’infection urinaire : fièvre, troubles mictionnels, cystite.
- Parfois albuminurie lors d’un examen systématique ou douleurs abdominales.
- L’infection est confirmée par la cytobactériologie.
- L’A.S.P. élimine une lithiase.
- L’U.I.V. montre la dilatation : l’uretère du pyélon inférieur peut être normal, hypotonique ou en stade.
- La cystographie rétrograde objective le reflux.
Elle doit être répétée si elle est normale. Quand le reflux existe, il faut :
- apprécier l’importance de la dilatation urétérale (classification par stades) ;
- rechercher les signes de pyélonéphrite : modifications calicielles qui deviennent convexes, rigides et tubulaires, tassés les uns contre les autres.
La stase urinaire du pyélon supérieur
Elle est dûe à un obstacle fonctionnel et non anatomique à l’écoulement des urines. Ce pyélon supérieur peut être sécrétant ou muet. Complications plus rares :
- urétérocèle infantile .
- abouchement ectopique.
Urétérocèle correspond à une hernie de l’uretère intramural dilaté dans la cavité vésicale. Elle est secondaire à l’abouchement ectopique de l’uretère du pyélon supérieur dans le col vésical ou L’urètre. Elle se manifeste par une infection urinaire.
Son diagnostic radiologique est facile :
L’U.I.V: association d’une lacune vesicale et d’une duplication dont le pyélon supérieur est muet ou en stase.
Le prolapsus de l’uretère est l’apanage exclusif de la fille : il correspond à une tuméfaction arrondie, lisse, bombant à la vulve, accouchée par l’urètre; Ce prolapsus peut s’étrangler, ce qui est grave, vu les complications infectieuses.
Abouchement ectopique sans urétérocèle
Chez la fille : l’ abouchement peut se faire dans l’urètre, dans la vulve, dans le vagin, ou dans l’utérus. Il se manifeste par une pseudo-incontinence coexistant avec des mictions normales.
L’infection urinaire est constante.
L’U.I.V. est l’examen capital :
- le pyélon supérieur secrète : c’est rare ;
- le pyélon supérieur est muet.
La cystographie, l’examen sous anesthésie générale, la cysto-uréthroscopie et la vaginoscopie, permettent des foies de repérer un orifice, de pratiquer une opacification rétrograde et de montrer un gros uretère atone
Chez le garçon, l’abouchement peut se faire dans le col vésical, ou l’urèthre prostatique, dans la prostate, dans les vésicules séminales, dans les canaux déférents ou dans l’ épididyme. Le diagnostic est fait par les mêmes moyens que chez la fille.
Les autres malformations urétérales sont rares. Encore plus rares sont les uretères triples et les uretères quadruples.