Les troubles prémenstruels
Beaucoup de femmes voient arriver leurs règles sans même s’en apercevoir: un peu de fatigue, un vague malaise dans les heures qui précèdent, une plus grande sensibilité abdominale. Mais un certain nombre d’autres, 50 à 75%, éprouvent pendant un nombre de jours qui varie de deux ou trois à une quinzaine, des troubles que nous appelons syndrome prémenstruel (groupe de symptômes précédant les règles). Durant cette « période fragile de la femme », les signes les plus fréquents sont les gonflements et les lourdeurs des régions sensibles aux hormones génitales (seins et abdomen) et les changements de caractère.
Les seins se congestionnent, deviennent lourds, tendus et douloureux, avec parfois des noyaux durs. Le ventre est ballonné et douloureux, la région lombaire également. Les jambes pèsent cent kilos, les varices deviennent apparentes. La femme se sent à l’étroit dans ses chaussures, dans sa gaine, dans ses robes. Elle prend un ou deux kilos, qu’elle ne reperd pas toujours en totalité.
La thyroïde, et la gorge, les gencives, le nez, les bronches, toutes les muqueuses peuvent être congestionnées. Le caractère est irritable, à moins qu’un sentiment dépressif ne laisse amorphe et sans goût. La femme se sent anxieuse, a des idées noires, est plus émotive (ah ! ces crises de larmes pour rien), plus impatiente. Elle manifeste d’étranges réactions, comme des frénésies de rangement, de ménage, elle devient maladroite, boulimique. Les médecins du travail constatent que le rendement diminue, le nombre d’accidents augmente en cette période; les fugues, les suicides également.
Il faut toujours traiter les troubles prémenstruels: pour les diminuer et aussi parce que, même si on les supporte, ils ont des conséquences; une sorte de cumul de leurs inconvénients se fait cycle après cycle. Et c’est en ce sens que le syndrome prémenstruel nécessite une thérapeutique à deux niveaux: par voie générale et locale.
Quand les troubles sont surtout d’ordre physique, il suffit de prescrire des onctions sur les seins et sur le ventre, avec un gel ou une crème à la progestérone ou a d’autres hormones qui en sont dérivées. Les gonflements et les douleurs des seins, l’infiltration de la région du bassin réagissent très bien à ces traitements percutanés (à travers la peau). Cela est préférable aux diurétiques, toujours délicats à manier.
Les troubles des règles s’unissent, en général, au syndrome prémenstruel, que les règles soient plus ou moins longues, qu’elles viennent trop fréquemment ou pas assez, qu’il n’y ait pas assez de pertes ou qu’il y en ait trop. En traitant le syndrome prémenstruel, on les régularise souvent. On ne peut pas soigner un trouble sans soigner les autres en même temps.
Certains oligo-éléments comme le potassium, le /inc-nickel-cobalt en association avec l’iode, permettent souvent aussi de diminuer, voire de supprimer les désagréments du syndrome prémenstruel. S’ils sont insuffisants, on y ajoute des prescriptions homéopathiques, adaptées à chaque cas, à base d’estrogènes et de progestérone à très faible dose. Même si les traitements cumulés de médecine douce ne donnent pas de résultats satisfaisants, ce qui est rare, ils potentialiseront l’effet des médicaments allo- pathiques.