Les processus psychiques de la grossesse et de la périnatalité : L'ambivalence
Fut – il le plus merveilleux et le plus désiré des bébés, son arrivée l’invoque un important chamboulement interne et externe chez ses parents. Chacun réalise la richesse de ce qu’il gagne, mais est aussi conscient de ce qu’il perd. Le désir d’enfant n’est jamais pur, il est Imité d’ambivalence. Parfois non consciente, l’ambivalence peut exprimer par des voies indirectes ou à travers le corps qui s’arrange pour « rejeter» la grossesse à sa façon (stérilité, vomissements, etc.).
Toute étape importante dans la vie implique de devoir renoncer à certaines choses du passé pour faire une place aux nouveautés du futur. Ainsi, le premier jour d’école suscite beaucoup «l’excitation chez le jeune enfant content de devenir grand, parut travailler le matin «comme papa», mais aussi tiraillé par le fait île devoir quitter maman, la laisser seule avec le petit frère qui aura la chance de rester seul avec elle. L’exemple de l’adolescence est parlant et constitue une des étapes de transition les plus marquantes de la vie. La puberté et les transformations corporelles sont vécues de manière très ambivalente par les adolescents : fiers d’entrer dans le monde adulte et ressembler à ceux qu’ils ont tant admirés, mais aussi angoissés par des changements soudains et incontrôlables, tristes de perdre les privilèges du monde de l’enfance qui leur échappe.
Il en est de même lorsque l’adulte devient parent : il y a du positif et du négatif, des avantages et des inconvénients, des gains cl des pertes. L’ambivalence ressentie face à l’accès à la parentalité ci lace à l’enfant lui-même est souvent mal tolérée par les jeunes parents qui la vivent comme anormale. Certains facteurs pourraient expliquer cette difficulté à assumer cette ambivalence. Depuis l’avènement de la contraception et du contrôle des naissances, avoir un enfant est devenu un choix, alors qu’il était auparavant un devoir, un état de fait. Je l’ai voulu, je dois donc assumer et ne pas me plaindre !la baisse de la natalité tend à renforcer les attentes que les couples mettent dans leur enfant. Faire un enfant devient un acte réfléchi, préparé, calculé et donc très investi. Mais le désir et le contrôle relatif exercé sur le moment d’arrivée de l’enfant pourraient faire oublier les aspects de renoncement qu’implique cet événement.