Les modérés et les gourous
Les modérés et les gourous
En fait, il existe désormais deux catégories de médecins et de chirurgiens esthétiques : les modérés et les gourous. Les tenants de l’esthétique modérée s’efforcent de répondre à une demande raisonnable de la part de leurs patients, en réparant des inconvénients de la nature sans modifier profondément l’intégrité de leur personnalité.
Participant à l’émission « C dans l’air » sur la 5, un chef de service de chirurgie réparatrice dans un hôpital parisien a eu cette définition parfaite :
« La bonne chirurgie esthétique est celle qui ne se voit pas… Je voudrais que l’entourage remarque seulement que la personne opérée a l’air plus détendu, qu’elle a simplement meilleure mine… »
Ce médecin, que j’ai trouvé génial, a affirmé que la chirurgie esthétique doit à tout moment rester de la médecine, faite pour apporter du bien-être et améliorer la santé, et ne pas devenir du commerce. Après les avoir longuement interrogées, il refuse d’opérer sept sur dix des patientes qui viennent le consulter en leur expliquant que leur demande ne correspond pas à une nécessité morphologique ou physiologique mais plutôt à une crise psychologique. Elles risquent donc d’être insatisfaites des résultats. Lui, en tant que médecin, ne veut pas prendre cette responsabilité et, en général, il leur conseille de consulter un psy qui pourra les aider à réfléchir à leur mal-être.
Malheureusement on voit trop rarement ce style de médecins modérés dans les médias, où l’on exploite presque jusqu’au scandale les prétendus docteurs miracles.