Les méthodes thérapeutiques : La radioimmunothérapie
La combinaison entre anticorps et radionucléides conduit à la mise au point de médicaments très spécifiques qui permettent soit d’imager, soit de traiter certaines pathologies du fait de leur implication dans les mécanismes immunitaires naturels. C’est la technique du radio-immunodiagnostic combinée à la radio immunothérapie.
Les anticorps sont des vecteurs idéaux pour cibler un tissu, car ils sont spécifiques d’un antigène, pour peu qu’ils soient capables de traverser les barrières biologiques. De nombreux anticorps visant sélectivement les antigènes tumoraux ont été développés au cours des deux dernières décennies. Ils sont utilisés dans le cadre de traitements par immunothérapie. On accroît le potentiel pathogène de ces substances en leur greffant une substance radiotoxique émetteur bêta- pour les transformer en produit de radio immunothérapie. L’utilisation de radionucléides émetteurs gamma à la place des émetteurs bêta- permet de visualiser la distribution de ces anticorps et d’avoir accès à des outils de radioimmunodiagnostic ou d’immuno-scintigraphie.
De nombreuses barrières techniques ont dû être levées, car ces produits constituent le summum de la complexité d’un médicament: ils sont soumis à la fois aux contraintes d’obtention de produits de qualité pharmaceutiques, aux obligations liées à l’utilisation de matière biologique d’origine animale ou humaine, et au respect de tous les aspects sécuritaires contraignants du nucléaire. Les anticorps polyclonaux d’origine animale ont fait place aux anticorps chimériques, humanisés et l’on s’oriente de plus en plus vers la production d’anticorps monoclonaux d’origine humaine, modifiés. On évite ainsi les réponses anormales du type génération il anticorps anti-souris (HAMA – human anti-mouse antibody). Les méthodes de marquage radioactif de ces molécules ne ciblent pas une fonction précise, mais s’assurent d’une fixation du radio-isotope dans une partie de la macromolécule qui n’interfère pas avec la zone qui sert à la reconnaissance de l’antigène. La chimie de marquage est aujourd’hui au point, et dans la pratique il est possible de coupler presque n’importe quel type d’isotope, sur n’importe quel anticorps sans perdre les propriétés biologiques de cet anticorps.
La période de tâtonnements à la recherche du radio-isotope idéal semble toucher à sa fin et quelques radionucléides tels que Mode 131 ou l’Yttrium 90 sortent du lot, pour des raisons essentiellement liées à la facilité de production, leur chimie, l’aspect sécuritaire et dosimétrique et surtout les caractéristiques physiques n i les que leur période et leur énergie. Quelques autres isotopes sont encore proposés et étudiés par les chercheurs, mais se limitent à I Holmium 166, au Lutétium 177 et au Rhénium 188.
Sur cette base, de nombreux anticorps ont déjà fait l’objet d’une évaluation : pour exemples citons les anticorps anti-CD20, anti- CD21, anti-CD22, anti-CD37, antiferritine et anti-HLA-DR. Ces macromolécules ont été marquées principalement à l’iode 131 ou à l’Yttrium 90. Le marquage au Technétium 99m ou à l’Indium 111a permis d’étudier la distribution de certaines de ces substances dans l’organisme. Parmi les anticorps radiomarqués dont l’utilisation est à priori limitée à l’imagerie et en cours de développement ou commercialisé citons l’arcitumomab marqué au Technétium 99m pour l’imagerie du cancer colorectal, le capromab marqué à l’Indium 111 pour l’imagerie du cancer de la prostate, l’anti-granulocyte Mab 250/183 marqué au Technétium 99m pour l’imagerie des infections et inflammations ou le satu-momab à l’Indium 111 utilisé en immunoscintigraphie des cancers colorectaux et ovariens.
Les deux premiers anticorps anti-CD20, le tositumomab et le rituximab, marqués respectivement à l’iode 131 et à l’Yttrium 90, ont été commercialisés en 2003 pour le traitement des patients atteints de lymphome non-hodgkinien et résistants aux thérapies classique, chimiothérapies, incluant l’immunothérapie. Des études cliniques. Ml cours devraient permettre de démontrer que ces produits sont nu plus efficaces s’ils sont administrés en première intention.
Vidéo : Les méthodes thérapeutiques : La radioimmunothérapie
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