Les " inscrits " et les autres
Les » inscrits » et les autres
Face à cette demande croissante de chirurgie et de médecine esthétiques, les praticiens se sont multipliés mais ils sont malgré tout en nombre insuffisant.
Les chiffres les plus étranges circulent, par exemple, sur le nombre de chirurgiens esthétiques. Ils ne seraient que 600 ou 700 inscrits au Conseil de l’Ordre dans cette spécialité. Toutefois, plusieurs milliers de médecins pratiqueraient des « petites » interventions proches de leur domaine médical mais motivées davantage par des préoccupations esthétiques que par des impératifs de santé. Deux exemples de ces actes médico-esthétiques qui se rencontrent couramment :
- les ophtalmologues peuvent opérer les paupières pour, disent-ils, « améliorer le champ de vision »… et rajeunir le regard par la même occasion ! Cette opération légère se passe sous anesthésie locale et ne demande qu’une hospitalisation ambulatoire. Si le champ visuel est réellement amputé, F intervention peut même parfois être prise en charge par la Sécurité sociale et certaines mutuelles, sous condition d’une demande d’entente préalable. Certains ophtalmologues ont ainsi glissé peu à peu de leur spécialité d’origine vers l’esthétique pour des raisons… de niveau de vie. Il est vrai qu’ils présentent l’avantage de bien connaître tout ce qui concerne les yeux et le regard et de pouvoir détecter des affections que leurs confrères uniquement « esthétiques » n’auraient pas forcément diagnostiquées ;
- les stomatologistes spécialisés dans les rectifications de mâchoire et de dentition peuvent remodeler de façon plus harmonieuse l’ovale du visage et la forme du menton ou redessiner un sourire trop gingival.
Ces spécialistes ne sont pas considérés comme pratiquant de la chirurgie « esthétique » et pourtant le but de leurs actes médicaux n’est pas de soigner une pathologie mais bien d’améliorer une physionomie. D’autres spécialistes peuvent également opérer dans leur domaine de compétence pour des raisons esthétiques. Les oto-rhino-laryngologistes pour les cloisons nasales et le nez, des gynécologues et des chirurgiens généralistes pour les seins et le ventre, etc.
Au point qu’il est parfois très difficile de savoir à qui s’adresser quand on envisage une intervention.
Le site Internet de la SOFCEP pose à cet égard une question intéressante :
« D’après les statistiques obtenues auprès des compagnies d’assurances professionnelles, 3 500 médecins au moins pratiqueraient des actes de chirurgie esthétique. Or seulement 600 ou 700 chirurgiens sont référencés par le Conseil national de l’Ordre des médecins. Comment peut- on expliquer cette disparité ? »
En fait, les « gestes » esthétiques représentent une telle manne financière pour les cliniques, les équipes et les praticiens qui les adjoignent à leur domaine de formation que le secteur de la beauté au bistouri ou à la seringue ne cesse de s’étendre. Selon certaines données publiées au moment de la diffusion de la série de télévision « Nip/Tuck », on réaliserait entre 150 et 200 000 opérations par an en France. Les chirurgiens spécialistes répertoriés au Conseil de l’Ordre ne peuvent certes pas abattre un tel travail à eux seuls. C’est donc que nombre de leurs confrères pratiquent, en ville, des interventions légères.
Vidéo: Les » inscrits » et les autres
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