Les dysfonctionnements de la thyroïde : l’hypothyroïdie
Plus fréquente que l’hyperthyroïdie, l’hypothyroïdie est une maladie qui survient sans distinction d’âge ni de sexe et peut parfois même survenir à la naissance. Plus fréquente chez les femmes (une femme sur cent) que chez les hommes (un homme sur mille), elle touche la population féminine d’âge moyen ou avancé (6 % des femmes de plus de soixante-cinq ans). L’hypothyroïdie est la conséquence d’une production d’hormones plus basse que la normale, le plus souvent liée à un fonctionnement, au ralenti, de la glande thyroïde.
Les causes de l’hypothyroïdie:
Il existe plusieurs causes de l’hypothyroïdie dont les deux principales sont l’hypothyroïdie primitive et un traitement qui altère la glande thyroïde :
- L’hypothyroïdie primitive par thyroïdite lymphocytaire chronique (avec goitre : Hashimoto ou avec atrophie) est une maladie autoimmune qui se traduit par une destruction progressive de la glande thyroïde par des auto-anticorps.
- Le traitement par iode radioactif ou chirurgie pour soi¬gner une hyperthyroïdie ou une thyroïdectomie en raison d’un nodule ou d’un cancer.
- Le défaut congénital : absence de thyroïde à la nais¬sance ou développement anormal de la glande thyroïde.
- Les causes médicamenteuses provoquant une sur¬charge en iode ou en lithium.
- Une infection bactérienne ou virale de la glande thyroïde (thyroïdite subaiguë).
- Une carence ou un excès d’iode, cet oligo-élément indispensable et à la production des hormones thyroïdiennes T3 et T4.
- Un trouble de l’hypothalamus et de l’hypophyse avec un manque de sécrétion par l’hypothalamus de la TRH ou à un manque de sécrétion de la TSH par l’hypophyse.
Remarque : Au début du xxe siècle, la principale cause d’hypothyroïdie était due à une carence en iode. Aujourd’hui, grâce à l’ajout de sel dans la cuisine, cette carence est devenue rare dans les pays industrialisés mais touche, tout de même, dans le monde, deux cents millions de personnes.
Les symptômes de l’hypothyroïdie:
Les symptômes de l’hypothyroïdie semblent être à l’opposé de ceux décrits pour l’hyperthyroïdie. Ils sont liés au ralentissement du métabolisme et dépendent de la déficience en hormones thyroïdiennes. Il est possible, même si cela est rare de ne présenter aucun trouble, et seul un bilan sanguin pourra déceler la maladie.
Symptômes de Vhypothyroïdie chez l ‘adulte :
- un rythme cardiaque lent
- un manque d’énergie qui se traduit par un ralentissement intellectuel, voire une dépression
- une fatigue
- une frilosité
- un peau froide et une raideur des muscles
- des crampes
- une constipation
- une voix rauque
- une audition diminuée
- une prise de poids
- un visage enflé, bouffi, avec des traits épaissis, les paupières gonflées et le teint pâle, jaunâtre, la peau sèche et froide, une langue enflée,
- des cheveux secs et clairsemés, une diminution de la pilosité
- l’absence de règles
- l’infertilité
- l’écoulement mammaire
- le goitre (possible)
Symptômes de l’hypothyroïdie chez l’enfant :
- une constipation
- une peau sèche, ictérique
- un manque d’appétit
- un retard de croissance
- une grande fatigue, un caractère endormi
- des pleurs enroués chez le bébé
Remarque : une hypothyroïdie prolongée peut entraîner des changements métaboliques dans l’organisme et produire une élévation du taux de cholestérol, une élévation de la créatine phosphokinase (CPK), de l’aspartate transaminases. On sait qu’un taux de cholestérol plus élevé que la normale peut causer un rétrécissement des artères coronaires. Dans les cas d’hypothyroïdie grave, les fibres du muscle cardiaque peuvent être atteintes : le cœur s’affaiblit, entraînant une insuffisance cardiaque. Il existe également un risque accru de maladie coronarienne ainsi qu’un risque d’épanchement péricardique.
Quelles sont les personnes à risque ?
Certaines personnes sont plus à même de développer une hypothyroïdie, comme :
- les personnes qui ont des antécédents familiaux de maladie thyroïdienne
- les personnes présentant un diabète insulinodépendant
- les femmes de plus de quarante ans
- les hommes de plus de soixante-cinq ans
- les personnes sous lithium ou amiodarone
- les femmes ayant récemment accouché
Prévention de l’hypothyroïdie:
Si aujourd’hui, on ne peut pas, d’un point de vue médical, prévenir l’hypothyroïdie, un diagnostic précoce et une alimentation saine peuvent en réduire l’impact. Pendant la période d’hypothyroïdie, il y a quelques aliments à éviter comme le beurre, le lait entier, les viandes grasses, les aliments riches en matières grasses, les charcuteries. Il faut privilégier les produits maigres et les laitages écrémés. Certains aliments sont, par contre, recommandés comme les poissons, les fruits de mer et les légumineuses. Une fois l’équilibre thyroïdien rétabli, il n’y a pas de mesures spécifiques à poursuivre.
Le stress peut être un facteur déclenchant d’hypothyroïdie et le combattre ou le réduire éloignerait l’apparition de la maladie.
Diagnostic:
On découvre, en général, une hypothyroïdie par un examen sanguin de routine ou chez des personnes qui présentent un ou plusieurs symptômes de la maladie.
En fonction de l’organe atteint, on distingue :
- une hypothyroïdie primaire, la plus fréquente, qui est le résultat d’une atteinte primitive de la thyroïde,
- une hypothyroïdie secondaire qui est la conséquence d’une atteinte de l’hypophyse dans un contexte de tumeur de la région hypophysaire,
- une hypothyroïdie tertiaire qui est consécutive à une atteinte de l’hypothalamus.
Lorsque le médecin soupçonne une hypothyroïdie, il peut faire passer à son patient un test sanguin pour mesurer le taux de TSH.
Après avoir effectué le prélèvement sanguin, ce dernier sera analysé. Lorsque le taux de la TSH est normal, le diagnostic d’hypothyroïclie primaire peut être éliminé. En cas de taux de TSH supérieur à la normale de l’intervalle de référence du laboratoire, une hypothyroïdie primaire pourra être suspectée. Dans ce cas, pour plus de renseignements, il faudra compléter le dosage de la TSH par un dosage de la T4 libre. Dans un contexte évocateur d’hypothyroïdie secondaire ou tertiaire le diagnostic repose sur un abaissement de la T41 mais la TSH n’est pas augmentée. Les dosages de la TSH et de la T4 constituent le premier bilan et ne s’imposent que dans le cas où le diagnostic clinique évoque une hypothyroïdie primaire ou une insuffisance thyroïdienne secondaire ou tertiaire.
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