Les différentes théories du vieillissement
Il existe en fait plusieurs théories sur le vieillissement, les chercheurs s’accordant sur le fait que de se maintenir en bonne santé permettrait de prévenir l’apparition de maladies et de promouvoir la longévité.
Les causes de vieillissement sont génétiques ou acquises et environnementales : biologiques, chimiques, socio-psychologiques. Lorsque ce sont les gènes qui sont en cause, cela vient d’altérations des messages qu’ils envoient aux cellules, modifiant leur structure et leur fonction, parfois sous l’effet de l’environnement. Chaque partie de notre corps a sa propre prédisposition génétique, ce qui explique que les différents organes de notre corps vieillissent chacun à leur propre rythme tout au long de notre vie. Ainsi, les facteurs génétiques et environnementaux de vieillissement interagissent entre eux, d’où l’importance de tenter de modifier les fac¬teurs environnementaux et de réduire nos tendances génétiques négatives naturelles, et ce, le plus tôt possible.
Si l’on se penche sur les traditions orientales, les Chinois, les Hindous et les Tibétains pratiquent des techniques promouvant la longévité depuis des millénaires.
Notre approche occidentale actuelle est surtout d’étudier le vieillissement à l’aide de cultures des cellules, des animaux mammifères et non mammifères. De plus, nous avons vu que de nombreux chercheurs essaient de comprendre sur des populations de centenaires pourquoi elles vivent si longtemps, t-elle l’étude du Centre d’Etudes des Centenaires de la Nouvelle Angleterre, débutée en 1994. D’autres études ont aussi été menées en Europe: en Suède, au Danemark, en Allemagne, en Autriche et en Hongrie.
L’étude la plus documentée fut celle d’Okinawa, car elle fut suivie pendant plus de 25 ans. On put alors observer que les Okinawais buvaient peu d’alcool, ne fumaient pas, avaient peu ou pas d’hypertension artérielle et une attitude psychologique et spirituelle positiviste, minimisant le stress. Ainsi, ils développaient moins d’accidents cardio-vasculaires, de cancers et de fractures osseuses.
Une étude américaine, toujours en cours, scrute depuis 1958 l’évolution de 1200 volontaires pour mieux comprendre les mécanismes du vieillissement, à l’aide de toutes sortes de données collectées. Us ont ainsi pu confirmer que le fait de se maintenir en bonne santé permettait de promouvoir la longévité. Ils ont étudié notamment comment les gènes de chaque individu influençaient le vieillissement et la longévité.
Par exemple, pour ces recherches, on utilise quatre types de modèles biologiques : les levures, les vers de terre, les mouches et les souris. Ainsi, la levure saecharomyces cerevisiae présente 30 gènes qui seraient impli¬qués dans le mécanisme du vieillissement. On connaît aujourd’hui le génome complet du ver de terre, et, comme sa durée de vie est assez courte, de deux à trois semaines, il est possible de suivre plusieurs générations sur une période de temps assez courte.
Par ailleurs, en étudiant les cultures cellulaires de cellules humaines, on a pu s’apercevoir que les cellules normales ne peuvent se diviser qu’un nombre de fois limité, avant de devenir sénescentes et de mourir. On appelle ce nombre maximal de divisions le « nombre de Hayflick ». Cela a permis de se pencher sur les divisions cellulaires d’animaux connus pour leur longue durée de vie, comme la tortue (durée de vie maximale de 250 ans) et la baleine à bosse (210 ans).
C’est ainsi que l’on a découvert des gènes de longévité, sir 2 et daflô, liés au rapport insuline/IGF (Insulin Growth Factor) et à la régulation de la glycémie. En manipulant ces gènes chez les vers, et en modifiant les conditions environnementales, comme en instituant une restriction calorique, on influence le métabolisme ; les chercheurs ont pu ainsi réussir à doubler la durée de vie des vers.
Lorsqu’on étudie la durée de vie moyenne de différentes populations, les Okinawais sont ceux qui vivent le plus longtemps, avec 81,2 années d’espérance de vie. On s’aperçoit également que les populations occidentales des nations développées: Europe, Etats-Unis et Japon, ont entre 15 et 20 ans d’années en plus d’espérance de vie que celles des nations du tiers-monde. Certains chercheurs vont même jusqu’à spéculer sur une espérance de vie possible jusqu’à 150 ou 200 ans. La doyenne des centenaires contemporains connus a été Jeanne Calment, qui a vécu jusqu’à 122 ans. Dans l’Antiquité, Platon aurait vécu jusqu’à 80 ans, et le drama-turge Sophocle jusqu’à 90 ans.
Selon les auteurs d’un livre Les centenaires aux Etats-Unis (1), il y avait 37 306 centenaires américains en 1999, ce chiffre pouvant être extrapolé à 265 000 personnes vers 2050, avec l’allongement de la durée de vie et l’augmentation de la population. Les supercentenaires (2) sont des personnes qui ont dépassé les 110 ans. Ils étaient au nombre de 28, en 2001, dont 20 étaient des femmes, 8 des japonais, 4 des américains, et les autres provenant d’Europe ou d’Australie.