Les chats et les lapins sont-ils les seuls à avaler leurs poils ?
Hélas, non ! Il n’y a pas que les chats et les lapins qui avalent leurs poils, les humains le font aussi. Il arrive que les chirurgiens découvrent dans certains systèmes digestifs de véritables bouchons de poils, dénommés des « trichobé- zoards », le bézoard recouvrant une variété de cas. Il peut par exemple être de forme « phyto » (empli de fibres végétales) ou « lactéo » (bouchon de lait caillé chez le nouveau-né).
S’agissant du trichobézoard, l’ingestion de poils n’est bien entendu pas accidentelle. Dans bien des cas, l’asthénie, l’angoisse, la dépression peuvent se traduire par ce comportement très destructeur. Les trichobézoards se localisent, chez l’homme, dans l’estomac, dont ils épousent le volume. Quelques semaines suffisent pour que les cheveux s’entremêlent avec la nourriture et forment ainsi un amalgame de plus en plus compact qui finit par occuper tout l’espace disponible. Nausées, vomissements, problèmes digestifs et « masses abdominales » (ventre bombé localement par une grosseur) sont des signes qui, surtout si le sujet « mange » ses cheveux, doivent immédiatement conduire aux urgences.
Dans les cas graves, le trichobézoard occupe non seulement tout le volume de l’estomac, mais il déborde dans le premier maillon du gros intestin, le duodénum. C’est alors un véritable moulage interne de ces organes que les chirurgiens extraient! S’ils interviennent trop tard, le bouchon peut bloquer l’estomac, être à l’origine d’ulcères,ou descendre dans l’intestin, qu’il peut perforer, ou encore dans lequel il peut provoquer une invagination tout aussi destructrice. Le pronostic vital est alors engagé : dans cet état, plus d’un malade sur trois décède.
Cette étrange pathologie est le plus souvent associée à un désordre comportemental. Plus fréquente chez les filles que chez les garçons, chez les adolescents que chez les adultes, elle doit faire l’objet d’un suivi, comme toute affection psychique. Il en va comme de l’anorexie : il faut tâcher de mettre des mots sur les maux avant que le corps ne s’exprime de la sorte. Bien sûr, on prendra soin de ne pas relater à ces malades que les médecines persane et arabe considéraient ces vulgaires tas de poils entremêlés comme un excellent moyen thérapeutique pour lutter notamment contre les poisons. Le terme de bézoard vient d’ailleurs de l’arabe bâzahr et du persan pâdzahr, qui signifient tous deux « chasse-poison ».
Vidéo : Les chats et les lapins sont-ils les seuls à avaler leurs poils ?
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