Les causes de la dépression du post-partum : Les pistes psychologiques

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Les pistes psychologiques

Nous avons vu que devenir mère implique de nombreux ajustements physiques et psychiques. Durant la grossesse et la période postnatale, la femme est plus fragile, elle doit faire face à de nombreux stress et changements. Outre le processus psychique intense qu elle doit traverser pour se sentir prête à devenir mère et la vulnérabilité due au phénomène de « transparence psychique » que nous avons étudié plus haut, elle est soudain confrontée à un surcroît de responsabilités avec l’arrivée du bébé, ainsi qu a une modification de ses conditions de vie et de ses horaires. Les changements corporels rapides, les douleurs, les lésions de la sphère génitale secondaires à l’accouchement sont aussi des éléments qui la fragilisent.

L’être humain est naturellement constitué pour pouvoir faire face à des événements stressants. Cependant, tout le monde n est pas égal face à cette pression et l’accumulation de facteurs stressants, chez une personne prédisposée, peut déclencher une dépression. C’est ce qui se passe lors d’un deuil : la perte d un être cher peut provoquer une dépression « réactionnelle » qui accompagne le processus de deuil. Il en est de même lorsque plusieurs changements importants surviennent de manière rapprochée. Notre capacité d adaptation s en trouve dépassée, que ces événements soient positifs ou négatifs : déménagement, mariage, divorce, changement d emploi, chômage, naissance.

La capacité à affronter les changements dépend en partie de l image que chacun a de lui-même. Si cette image est positive, plus ou moins solide et stable, la personne a confiance en elle et peut affronter les stress sans se sentir excessivement déstabilisée. Or nous avons vu que le fait de devenir parent impliquait de profondes remises en question identitaires. Limage que la femme a d elle-même subit de perpétuelles turbulences ; la petite fille qu elle a été vient se confronter à la femme et à la mère qu elle est devenue, provoquant confusion et fragilité. Les consultations avec ces femmes montrent que la dépression est conditionnée par la manière dont elles perçoivent leur propre histoire infantile. Par exemple, si leur histoi amène à croire qu elles ne seront pas de bonnes mères, qu elle ont pas les capacités, que leur enfant sera difficile ou porte caractéristiques négatives, elles peuvent perdre confiance en e lutter intérieurement contre des aspects qui leur rappellent ce vécus douloureux et conflictuels de leur enfance.

La difficulté à exprimer et à verbaliser les émotions pc être un trait de caractère favorisant F apparition de la dépression .Certaines personnes évitent de se confronter à leurs conflits ternes et à leurs émotions en se préoccupant essentiellement aspects pratiques et concrets du quotidien ou en menant u très active, au détriment de leur vie fantasmatique et émotion La résurgence des problématiques infantiles en rapport avec la grossesse les angoisse beaucoup et elles évitent par tous les moyens d’avoir à y penser. Dès lors, le processus d’accès à la parentalité et les ajustements identitaires nécessaires ne peuvent pas se faire. Lorsque l’enfant naît, le parent se retrouve confronté à l’énorme changement qu’implique pour lui l’arrivée de l’enfant. Si la tension est trop forte, elle peut se manifester par une dépression ou des symptômes somatiques. Un autre moyen auquel a recours le psychisme pour se libérer d’un excès d’émotions auquel il ne peut pas faire face est de les « projeter » à l’extérieur, sur le bébé en l’occurrence. Ainsi, la jeune mère sera persuadée que ce n’est pas elle qui souffre, qui a mal ou qui est fâchée, mais son bébé. L’impact de ce fonctionnement sur le lien mère-enfant et sur l’enfant lui-même peut être considérable, nous le verrons dans le chapitre traitant des conséquences de la DPP.