Les causes de l'alzheimer
La maladie Alzheimer est donc d’origine génétique. On le soupçonnait depuis trois ans, mais sans en être sure. Des travaux récents ont établi qu’elle est cause par une mutation localisée sur le chromosome 2. Selon les hypothèses les plus vraisemblables, cette mutation causerait une anomalie dans la structure de la protéine amyloïde, l’élément majeur des plaques qu’on retrouve dans les cerveaux des malades. Et l’anomalie empêcherait cette protéine d’être normalement éliminée. Reste à savoir maintenant si la maladie est également héréditaire. En attendant de l’établir, il serait imprudent de négliger les autres pistes qu’on avait suivies pour l’expliquer, il semble bien qu’il y ait d’autres facteurs susceptibles d’entraîner une altération des facultés mentales. Ainsi l’aluminium. Voilà des nombreuses années qu’on avançait que ce métal aurait un effet néfaste sur les fonctions cérébrales. On l’avait mis en cause dans le développement de la maladie de l’Alzheimer, entre autres. On ne dispose pour cela un faisceau de présomptions. Bien que l’aluminium soit “innocenté”, une expérience qu’on peut appeler le preuve de McIntyre mérite l’intérêt. Entre 1944 et 1979, rapportent cinq chercheurs dans la revue scientifique The Lancet (10 novembre), les mineurs des gisements d’or et d’uranium de l’Ontario du Nord furent soumis à un traitement à base d’une poudre contenant 15% d’aluminium primaire et 85% d’oxyde d’aluminium, dite poudre de McIntyre. Des études récentes indiquent que cette poudre aussi des particules polymorphes de tri-hydroxyde d’aluminium, bayérite, gibbsite et norstrandite, ainsi que des traces ferreuses comme l’hématite. L’objet de ce traitement des inhalations était de prévenir la silicose. En effet, la poudre d’aluminium constitue une barrière protectrice (tout comme dans les médicaments anti-acides, où elle est largement utilisée) qui bloque l’action des poussières toxiques, tells que celles d’or ou d’uranium. Une étude de morbidité assez vaste, a cherché à vérifier si ceux qui avaient été soumis à la poudre de McIntyre présentaient plus de maladies neurologiques que les autre mineurs. Entendez : s’ils souffraient de dommages neurologiques susceptibles d’aller jusqu’à la maladie en question. A cet égard, on n’a pas relevé de différences significatives. Cela n’est pas étonnant, puisqu’on a donc vu que l’Alzheimer est d’origine génétique. Toutefois, on a trouvé une différence dans un autre domaine que les maladies neurologiques proprement dites : les mineurs exposés à la poudre de McIntyre ont obtenu dans des tests cognitifs des résultats nettement moins bons que les autres. Cela signifierait que l’Aluminium affecte les performances intellectuelles, par le biais d’altérations qui restent encore à préciser. On suppose que la poudre d’Aluminium peut atteindre le cerveau par les voies respiratoires, apparemment en dépit de l’obstacle que représenterait la barrière cérébrale. Il aura donc lieu de retrouver éventuellement des substituts pharmacologiques à l’aluminium, notamment dans les médicaments anti-acides.