Les Apports Nutritionnels Conseillés (ANC)
Les apports nutritionnels conseillés (ANC) sont établis par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Pour assurer la couverture de l’ensemble des besoins physiologiques de chaque individu, l’alimentation quotidienne doit lui apporter une quantité suffisante de macronutriments (protéines, lipides, glucides) et de micronutriments (vitamines, minéraux, acides gras essentiels).
Ces besoins individuels dépendent de nombreux facteurs, notamment le sexe, l’âge, l’état physiologique (croissance, grossesse, allaitement), l’activité physique mais aussi de caractéristiques spécifiques à chaque individu dont certaines sont encore mal connues. De plus, il n’est techniquement pas possible d’évaluer précisément les besoins de chaque individu au sein d’une population donnée.
En France, les apports nutritionnels conseillés (ANC) sont définis pour chaque nutriment comme étant l’apport permettant de couvrir les besoins physiologiques de la quasi totalité (97,5 % des sujets) de la population en bonne santé ou supposée telle. Les ANC fixés pour un groupe de sexe et d’âge définis, tiennent compte des variations entre individus et sont établis sur la base de la couverture du besoin moyen.
Les valeurs d’apports nutritionnels conseillés proposées ne sont donc pas des normes individuelles et contraignantes à atteindre mais des références pour les populations et des points de repères pour les individus. Autrement dit, la situation nutritionnelle idéale dans une population est que la grande majorité des individus ait un apport alimentaire proche des ANC. À l’inverse, des apports en dessous des ANC ne sont pas synonymes de non couverture des besoins mais de risque de déficience augmenté (voir schéma ci- contre).
Ainsi, on parle de risque de déficit lorsque les apports alimentaires sont inférieurs aux 50 % des ANC et de risque de carence lorsque les apports alimentaires sont inférieurs à 80 % des ANC. À l’opposé, on parle de risque de surcharge toxique, lorsque la limite de sécurité est dépassée. Limite de sécurité correspondant à la quantité maximale d’un nutriment qu’un individu peut consommer sans risque pour sa santé pendant toute la durée de sa vie. Celles-ci ont été récemment définies en France par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF, 1996) pour certains minéraux et vitamines, par exemple, le fluor, les vitamines A et D.
Les apports nutritionnels conseillés (ANC) sont élevés et donc difficilement atteignables pour certains groupes de population que l’on appelle les groupes à risque de carence:
femme enceinte ou allaitante, sportif, enfant en période de croissance, fumeur… Ces recommandations ne doivent pas être prises comme des normes à imposer individuellement. Ce sont plutôt des références pour atteindre un bon état de nutrition qui limiterait les carences, les déséquilibres ou les surcharges au sein d’une population donnée.
De plus, la référence à la journée doit être nuancée. En effet, l’équilibre sur une période aussi courte n’est pas strictement nécessaire et peut être établi sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Enfin, ce n’est pas parce que vous n’ap¬partenez à aucune de ces catégories que votre alimentation, aussi variée et équilibrée soit-elle, garantisse que vous n’ayez aucune carence. Du fait des modes de culture, de récolte, de transport, de conservation, de cuisson et de consommation, les aliments sont extrêmement appauvris en minéraux et vitamines. Ajoutez à cela des consommations énergétiques quotidiennes en déclin et vous comprendrez pourquoi il est important d’être vigilant sur votre statut micronutritionnel.
- Adultes 18-65 ans = Hommes : Vitamine B6, zinc, cuivre, iode, magnésium
- Adultes 18-65 ans = Femmes : Vitamine B6, zinc, cuivre, iode, calcium, magnésium, fer
- Adultes après 65 ans = Hommes : Vitamine B1, C, calcium, chrome, magnésium, zinc, cuivre, sélénium
- Adultes après 65 ans = Femmes : Vitamine Bl, B6, C, calcium, chrome, magnésium, zinc, cuivre, sélénium
- Adolescent 14-18 ans = Garçons : Vitamine E
- Adolescent 14-18 ans = Filles : Vitamine B6, E, calcium, fer, cuivre
Caractère indispensable des nutriments
Un nutriment indispensable ou essentiel est un élément nécessaire à la structure ou au fonctionnement de l’orga¬nisme qui ne peut pas être synthétisé par celui-ci et qui doit donc être apporté par l’alimentation.
Vous pouvez parfois lire sur les emballages de vos produits alimentaires : « % d’Apports Journaliers Recommandés (AJR) ». Ces valeurs sont déterminées par un consensus entre les entreprises agroalimentaires et n’ont pas de valeur scientifique. Seuls les apports nutritionnels conseillés (ANC) font référence.
Conscient de l’importance d’une bonne alimentation pour être en bonne santé, le ministère de la Santé a élaboré le Plan National Nutrition Santé (PNNS) dont la première phase s’est terminée à la fin de l’année 2005.
Des objectifs précis demandent, pour les atteindre, de respecter certaines règles alimentaires :
- augmenter la consommation de fruits et légumes
- augmenter la consommation de calcium
- réduire les apports lipidiques à moins de 35 % des apports énergétiques quotidiens
- augmenter la consommation de glucides afin qu’ils constituent plus de 50 % des apports énergétiques journaliers.
- réduire l’apport d’alcool, 2 verres par jour est la consommation idéale. (Cet objectif vise la population générale et ne vous concerne pas si vous avez un problème d’alcoolisme chronique).
Les neuf groupes de consommateurs établis par le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie) pour son enquête « Comportements et consommations alimentaires des Français » publiée en 2004. Source : AP
Les « adeptes de nutrition » (21 %) : le lien entre alimentation et santé est le moteur essentiel de leurs préférences alimentaires. Pour eux, bien manger passe forcément par une alimentation saine et équilibrée où la satiété est peu mise en valeur. Ils privilégient la consommation de fruits, de légumes, de poissons, de soupes, de pains, de produits laitiers ultra frais, de boissons chaudes et d’eau.
Les « seniors traditionnels » (17 %) : généralement retraités et de sexe féminin, ces consommateurs ont des repas souvent structurés, variés et pris à domicile. Peu de place est laissée à la découverte de nouveaux produits. Les produits alimentaires sont choisis pour leur fraîcheur. La priorité est donnée aux produits non transformés comme le pain, la soupe, les fruits et les légumes.
Les « bons vivants » (9 %) : les hommes ainsi que les ouvriers et les habitants de petites agglomérations sont mieux représentés dans cette catégorie. Leurs repas sont structurés et conviviaux : manger est un plaisir. Le goût et la satiété sont au cœur de leurs choix. Il en résulte une alimentation peu variée, copieuse, où sont privilégiés pommes de terre, charcuterie, viande, plats composés et boissons alcoolisées.
Les « familiaux classiques » (11 %) : il s’agit le plus souvent de jeunes adultes de situation modeste et de familles avec enfants. Pour eux, bien manger est associé au plaisir. Les repas sont complets, ce qui implique une préparation longue. La nutrition est peu valorisée, seules la fraîcheur des produits et la variété sont mises en avant.
Les « inquiets pressés » (11 %) : ces individus vivent en milieu urbain et occupent le plus souvent des postes d’ouvriers et d’employés. Leur mode de vie engendre des repas
pris sur le pouce. Les encas, les plats surgelés ou de traiteurs ainsi que les plateaux repas sont fréquents. La quantité est garante du bien manger. Ils fréquentent le plus souvent les commerces de proximité.
Les « solitaires désimpliqués » (9 %) : les femmes seules à la retraite sont surreprésentées dans cette classe de consommateurs. La simplification extrême des repas induit des apports nutritionnels faibles. L’acte alimentaire est considéré comme une corvée, il en découle une implication alimentaire quasiment inexistante.
Les « décontractés » (10 %) : cette catégorie regroupe davantage de couples avec enfants, d’individus aisés et vivant en milieu urbain. Cuisiner est vécu comme ennuyeux et sauter des repas n’est pas rare. Alors qu’ils prônent l’équilibre et la variété, les décontractés agissent à l’inverse, privilégiant les produits transformés comme les sandwichs, pizzas et quiches, viennoiseries, entremets et boissons sucrées.
Les « innovants » (7 %) : au courant des bonnes conduites nutritionnelles, ils préfèrent ne pas les mettre en pratique dans l’immédiat. Ils sont davantage attirés par les sandwichs, les pizzas et quiches, les plats composés, les boissons sucrées, les viennoiseries et les céréales du petit déjeuner.
Les « obsédés de la balance » (5 %) : peut-être un peu trop conscients des répercussions de l’alimentation sur la santé, ces individus ont l’œil rivé sur la balance. Le contrôle des calories ingérées est de rigueur, le sport et les régimes sont leurs alliés. Ils ne sont toutefois pas exempts de contradictions et craquent plus souvent que la moyenne pour des pâtisseries.
Vidéo : Les Apports Nutritionnels Conseillés (ANC)
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les Apports Nutritionnels Conseillés (ANC)