Les analyses médicales: Acide urique, Anticoagulants
Acide urique :
Nous savons tous qu’un excès d’acide urique au-dessus de 90 ou 100 mg/1 (quelquefois moins) déclenche une bonne crise de goutte, caractérisée classiquement par une inflammation articulaire aiguë et très douloureuse du gros orteil ou d’un genou. D’autres articulations peuvent être atteintes mais c’est plus rare.
La cause de cette hyperuricémie peut être :
– un médicament, comme certains diurétiques.
– un déficit congénital enzymatique, qui empêche ou freine l’élimination de l’acide urique qui alors s’accumule dans le sang.
– un excès alimentaire.
Ainsi, en cas de crise de goutte, il est conseillé de suivre :
Le traitement médical classique des hyperuricémies et de la crise de goutte consistera à prendre de la Colchicine, produit très rapidement efficace.
Il sera suivi par la suite à titre préventif par un traitement à l’Allopurinol.
Anticoagulants :
Les anticoagulants sont utilisés principalement en cas de problèmes cardiovasculaires : mauvais fonctionnement des artères du cœur (un mauvais fonctionnement des artères coronaires entraînant des angines de poitrine, des infarctus) ou du corps (jambes, aorte… : artérite), mauvaise circulation veineuse, antécédent de phlébites récidivantes, anomalies de la coagulation du sang…. On les utilise aussi à titre préventif à la suite d’une intervention chirurgicale, certains accouchements, un alitement prolongé, la pose d’un plâtre pour une fracture par exemple… Il en existe plusieurs sortes, qui seront utilisés dans des cas bien précis et à des dosages précis : les doses ne seront pas les mêmes si on prévient une phlébite, ou si on traite une phlébite déjà constituée.
D’abord il faut savoir qu’il ne faut jamais associer plusieurs anticoagulants ensemble (sauf avis médical spécifique et confirmé), et ne jamais les associer avec des anti-inflammatoires stéroïdiens (cortisone) ou non stéroïdiens (Voltarène, Feldène, etc.) ou encore avec de l’aspirine. Par contre, la prise de Paracétamol (Doliprane) est toujours possible.
Il faut aussi être prudent en cas de problème gastrique type ulcère, gastrite ou autre, car le moindre saignement sera majoré en cas de prise d’anticoagulant (majoration du risque d’hémorragie). Il convient toujours de prévenir de la prise d’anticoagulant en cas d’extraction dentaire, de fibroscopie gastrique ou intestinale, d’intervention chirurgicale, de simple prise de sang, etc. Un document signalant cette prise d’anticoagulant doit être mis dans son portefeuille, pour prévenir les secours en cas d’accident ou de malaise.
Il existe plusieurs sortes d’anticoagulants :
Les Héparines :
En milieu hospitalier, on utilisera davantage l’Héparine en perfusion, ou bien, les héparines dites de bas poids moléculaire comme la Fragmine ou Lovenox, etc. qui sont utilisées en injections sous- cutanées. De nombreux nouveaux anticoagulants de cette famille sont actuellement commercialisés.
Ces héparines de bas poids moléculaire sont souvent utilisées en ville ; car elles sont faciles d’emploi, et de plus elles sont rapides d’action : 24 à 48 heures. Les doses injectées sont proportionnelles au poids de la personne et au but recherché : on utilisera des doses plus fortes et plus fréquentes quand on veut être curatif, que lorsque l’on est simplement en prévention de phlébite. Ainsi par exemple pour la Fragmine*, on utilisera 2 500 ou 5 000 UI par jour (une seule injection) en prévention de phlébite ; par contre ce sera 10 000 UI deux fois par jour que l’on utilisera en cas de phlébite avérée. Ces doses seront modulées selon les résultats des analyses de sang. Ce traitement nécessite une surveillance biologique régulière environ une à deux fois par semaine (en particulier : Numération des Plaquettes du sang et activité anti Xa).
Les Anti-Vitaminiques K :
Sont souvent des traitements de relais des héparines de bas poids moléculaire, car leur prise orale en facilite la prise. Elles sont commercialisées sous le nom de Sintrom, Préviscan, Pindione, etc. Le traitement est uniquement par oral et en une seule prise quotidienne. Ils peuvent être pris au long cours.
Ils nécessitent une surveillance biologique régulière : le Taux de Prothrombine (TP) et INR permettent de déterminer si la dose administrée est efficace. Le taux de prothrombine (TP) est environ de 90 à 100 % à l’état normal. Mais sous traitement anti-vitaminique K, on fait baisser le TP à une valeur comprise entre 15 et 25 %. Ainsi dans ce cas :
– si le TP monte au-dessus de 30 à 35 % (l’INR baisse) cela signifie que la personne n’est pas assez coagulée. Il faudra alors augmenter la dose de son traitement.
– inversement, si le TP passe en dessous de 15 %, le sang est trop fluide. Il faut diminuer le traitement anticoagulant.
La surveillance s’exerce deux fois par semaine au début du traitement jusqu’à ce que l’on trouve la bonne dose pour la personne, elle s’espacera progressivement ensuite.
Il faut savoir que certains aliments contenant de la vitamine K et certains médicaments peuvent modifier les résultats du traitement (en plus ou en moins).
Les anti-vitaminiques K arrivent à leur pleine efficacité en 2 à 3 jours. Ils sont prescrits souvent en relais des traitements par héparine, car la forme orale est plus agréable pour la personne malade que des injections sous-cutanées quotidiennes. Pendant ces trois jours, il est indispensable de prendre ou de continuer un traitement par héparine pour demeurer correctement anticoagulé. Au troisième ou quatrième jour, on arrête alors l’héparine pour ne continuer que les anti-vitaminiques K.
Il faut savoir qu’il y a des médicaments et des aliments (riches en vitamine K) qui peuvent modifier l’efficacité des anti-vitaminiques K.
Les Anti Aggregants Plaquettaires :
Ce ne sont pas des anticoagulants au sens vrai, ce sont plutôt des « fluidifiants » sanguins, comme l’aspirine. Ils sont efficaces en une à deux semaines. Ils se prennent par voie orale (un comprimé, une ou deux fois par jour selon les produits). Ils nécessitent une surveillance biologique plus espacée : une numération des globules blancs et un taux de Plaquettes tous les 15 jours pendant les 3 premiers mois de traitement.
L’Aspirine :
À utiliser à dose faible. Ce n’est pas une erreur si votre médecin vous prescrit des doses pédiatriques ! Les avis sur les doses à prendre pour obtenir la meilleure fluidification du sang sont divergents : allant de 75 à 250 mg par jour. Un consensus commence à se faire à ce sujet. L’effet se fait en 2 à 3 jours ; Par contre, lorsque l’on arrête ce traitement, l’effet de l’aspirine peut prendre encore une ou deux semaines pour disparaître. On doit tenir compte de ce délai en cas d’extraction dentaire ou d’intervention chirurgicale.
L’aspirine utilisée à faible dose ne nécessite pas de surveillance particulière. Elle se prend en une seule prise par jour. Et selon les études effectuées, il semblerait préférable de prendre cette dose d’aspirine le soir pour obtenir le meilleur effet thérapeutique et la meilleure tolérance.
Attention, l’effet fluidifiant n’est obtenu qu’à petite dose. Aussi si vous avez besoin de prendre un antalgique, ne prenez pas d’aspirine supplémentaire (cela arrêterait l’effet fluidifiant), prenez par exemple du Paracétamol. Et comme je vous l’ai déjà conseillé : évitez les prises d’anti-inflammatoires en même temps que la prise d’aspirine.
L’Hémoclar crème :
Peut être une aide précieuse en cas de petits problèmes chez une personne ne pouvant bénéficier des autres traitements à cause d’allergie, âge, etc. Mais son efficacité n’est que très relative….