Les aliments anticancer : La synergie bénéfique des aliments
La liste des aliments dont les molécules agissent contre le cancer est, heureusement, bien plus longue qu’on ne l’imagine. J’en propose une (forcément partielle) dans l’appendice de ce chapitre. Richard Béliveau et le biochimiste Denis Gingras, son collaborateur depuis vingt ans, ont publié deux livres superbement illustrés, entièrement consacrés à ces « aliments contre le cancer ». Ils y donnent de nombreuses recettes dont je profite tous les jours et que je vous recommande de tout cœur.
Voici ce qu’il est essentiel de retenir de cette recherche remarquable :
- Certains aliments sont des «promoteurs» du cancer.
- D’autres aliments sont des « antipromoteurs ». Ils bloquent les facteurs de croissance du cancer, ou forcent les cellules cancéreuses au suicide.
- L’alimentation agit tous les jours, trois fois par jour. Elle a donc une influence considérable sur les mécanismes biologiques qui accélèrent ou ralentissent la progression du cancer.Les médicaments agissent généralement sur un seul facteur. La. dernière génération de médicaments anticancer se targue même de proposer des traitements « ciblés », c’est-à-dire qu’ils interviennent sur une étape moléculaire très précise, espérant ainsi limiter les effets secondaires. Les aliments anticancer, au contraire, agissent sur plusieurs mécanismes à la fois. Mais ils le font en douceur, sans entraîner d’effet secondaire. Quant à la combinaison des aliments, telle que nous la pratiquons au cours d’un repas, elle permet d’agir sur un nombre encore plus élevé de mécanismes en jeu dans le cancer. C’est ce qui rend leur étude en laboratoire si compliquée (le nombre de combinaisons possibles à tester est virtuellement infini), mais c’est aussi ce qui fait la richesse de leur promesse.Au M. D. Anderson Cancer Center à Houston, le professeur Isaiah Fidler étudie les conditions dans lesquelles les cellules cancéreuses réussissent – ou non – à envahir d’autres tissus. Il montre à ses confrères et consœurs les images d’un cancer du pancréas au microscope. Son équipe a réussi à colorer les cellules en fonction des différents facteurs de croissance – les « engrais » – auxquels elles réagissent. Ces facteurs permettent à la tumeur de s’implanter, de grandir et de résister aux traitements auxquels elle est soumise. Certains sont verts, d’autres rouges, jaunes quand ils se superposent (avec des noyaux colorés en bleu). Une tumeur du pancréas est multicolore, la des cellules se servant de plusieurs facteurs de crois- « Que peut-on en conclure ? » demande Fidler à son en pointant son laser sur la diapositive. « Bloquez le rouge, le vert peut encore vous tuer. Bloquez le vert, et c’est le rouge qui vous rattrape… La seule solution, c’est de les attaquer tous à la fois. »
Des chercheurs du University College of Medical Sciences à New Dehli, sans doute influencés par la grande tradition médicale ayurvédique, ont montré à quel point certaines combinaisons d’aliments peuvent agir en synergie pour protéger l’organisme des cancérigènes44. Chez les souris femelles, l’exposition chronique à un cancérigène connu – le DMBA – provoque 100 % de cancers du sein au bout de quelques semaines. Sauf si on leur administre des éléments communément présents dans une alimentation saine. Il s’agit du sélénium (présent surtout dans les légumes et les céréales de l’agriculture biologique, ainsi que dans les poissons et crustacés), du magnésium (présent dans les épinards, noix, noisettes, amandes, céréales complètes ou certaines eaux minérales), de la vitamine C (présente dans la plupart des fruits et légumes, surtout les agrumes et les légumes verts, ainsi que les choux et les fraises), de la vitamine A (tous les légumes et fruits aux couleurs intenses, ainsi que les œufs). Parmi les souris qui recevaient dans leur alimentation quotidienne seulement Y un de ces composés en même temps que la substance cancérigène, la moitié développaient un cancer. Parmi celles qui en recevaient deux à la fois, seulement un tiers avaient une tumeur. Pour trois combinés, la proportion tombait à une sur cinq. Et seulement une sur dix pour celles qui consommaient tous les quatre. Ces souris sont passées de 100 % de risque de développer un cancer à 90 % de chances d’y échapper, simplement en consommant une combinaison d’ingrédients qu’on trouve couramment dans l’alimentation. Sans doute parce que chacun de ces éléments nutritionnels agit en synergie avec les autres pour ralentir les différents mécanismes qui contribuent à la progression de la tumeur. La synergie, c’est exactement ce que recommandait le docteur Fidler.
Vidéo : Les aliments anticancer : La synergie bénéfique des aliments
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les aliments anticancer : La synergie bénéfique des aliments