Les alicaments
Quels sens donner au terme “ alicament ” ?
S’agit-il de la contraction des deux mots suivants : “ aliment médicament ” ?
L’image est séduisante. Se soigner à l’aide d’un aliment qui est de surcroît plaisant est certainement plus agréable que de prendre des médicaments dont le goût laisse souvent à désirer.
On sait que le calcium est bon pour les os, que le riz combat la diarrhée, existe-t-il à l’instar de ces deux exemples des aliments aux vertus thérapeutiques ?
Certains en sont convaincus. Celui-ci acquière, par correspondance, de la corne de rhinocéros afin de lutter contre l’impuissance, tandis que celui-là consomme des capsules condensant les vertus du régime crétois qu’il se procure en officine.
D’autres ne veulent pas entendre parler de vertu thérapeutique de quel qu’aliment que ce soit. C’est la direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes.
Entre ces positions aussi caricaturales dans leur excès, il existe une troisième voie plus nuancée plus scientifique faite de recherche sur les populations entières comportant plusieurs milliers, voire plusieurs centaines de milliers de personnes afin de savoir si certains aliments consommés régulièrement sont favorables ou défavorables à la santé. Ce mode de consommation des aliments devient alors une alimentation.
Alicament correspond-il alors à la contraction d’alimentation médicament ?
Hippocrate disait « que ton alimentation soit ton premier médicament « . Dans son sillage l’alimentation a toujours été soulignée par les médecins pour lutter contre les méfaits de telle ou telle pathologie. Ne demande-t-on pas à la personne hypertendue de modérer les apports en sel ? N’interdit-on pas à la personne ayant du cholestérol les sauces et les pâtisseries à la crème ? Ne recommande-t-on pas aux personnes ayant des antécédents de cancer du colon dans sa famille de manger des fruits et des légumes de manière à avoir un apport suffisant en fibres ? Dans ces conditions on admet que, dans certaines circonstances, certains aliments sont plus sains que d’autres.
La démarche scientifique semble être justement de rechercher quels sont ces aliments, en quelle quantité faut-il les consommer ? Avec quels autres faut-il les associer ou ne pas les associer ? Comment faire si on ne consomme pas assez de ces aliments ? Voici toute une série de questions auxquelles certains vrais scientifiques tentent de répondre le plus honnêtement possible sans se laisser aveugler par leurs préjugés ou ceux des autres.
Il apparaît donc qu’on peut déterminer un profil favorisant la santé à deux conditions : certains aliments doivent être consommés régulièrement, tandis que d’autres sont à restreindre (sans être pour autant formellement interdits).
Pour compliquer encore les choses, certains aliments peuvent renfermer des substances bénéfiques qui se révèlent être toxiques à fortes doses. Prenons par exemple le cas du vin rouge. Celui-ci renferme des tanins qui sont bénéfiques pour le système cardio-vasculaire, mais passées certaines limites il se révèle plus dangereux que profitable à cause de l’alcool qu’il contient. En nutrition comme dans bien d’autres domaines la règle est d’user sans abuser.
Les minéraux sont présents dans le corps sous forme de sels. Ils sont indispensables à l’élaboration des réactions biochimiques qui sous-tendent la vie.