Le viagra a-t-il un effet sur les femmes ?
Le Viagra a eu un impact sociologique considérable. En redonnant de la vigueur au quinquagénaire occidental, il a brisé le tabou des pannes sexuelles et, de manière générale, a permis de reconsidérer la sexualité de cette période de la vie (et au-delà). Néanmoins, ce médicament a recentré la sexualité sur l’homme, aux dépens des problèmes rencontrés par les femmes. Ne serait-il pas possible de remédier, par un succédané chimique, à ce déséquilibre de traitement?
De récentes études ont montré que, chez les femmes affectées par des troubles sexuels, l’état d’excitation est plus longtemps maintenu grâce à la prise de Viagra. Les sujets traités atteignent également plus facilement l’orgasme. Rien de bien significatif toutefois, sans compter que le principe actif de la pilule bleue (le citrate de sildénafil) induit de nombreux effets secondaires. Les médicaments concurrents du Viagra, le Cialis (la molécule active est le tadalafil) et le Lévitra (vardénafil), n’ont pas été testés.
Comme il s’agit d’un marché porteur, les géants de la pharmacie ont lancé des programmes de recherche pour mettre au jour des molécules « miracles » qui pallieraient les troubles sexuels des femmes. En février 2007, un patch spécifique dénommé Intrisa a ainsi été mis en vente. Ce traitement diffuse une faible dose de testostérone, l’hormone mâle par excellence, afin d’accroître l’excitation sexuelle. En effet, un taux faible de testostérone (l’hormone est naturellement présente dans le corps féminin) est souvent lié à une libido jugée peu satisfaisante. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a cependant tenu à préciser que ce patch est « exclusivement indiqué dans le traitement de la baisse du désir sexuel chez les femmes ayant subi une ablation des ovaires et de l’utérus (ménopause chirurgicalement induite) en association avec une estrogénothérapie, en particulier lorsque la baisse de ce désir induit une souffrance personnelle ».