Le traitement hormonal de substitution
Il est important d’établir une relation de confiance avec son médecin, l’idéal étant naturellement de consulter quelqu’un qui vous connaît bien physiquement et psychologiquement, ce depuis longtemps. Le médecin pourra ainsi définir plus rapidement ce qui convient à votre profil, il saura mieux vous écouter et poser les bonnes questions. De votre côté, la confiance que vous lui accordez vous rassurera ; vous vous sentirez « entre de bonnes mains » et serez moins inquiète quant aux éventuels effets secondaires du traitement.
Cette qualité de la relation entre la patiente et son médecin est essentielle, car le traitement hormonal de substitution se prend sur une longue période, pendant des années.
La première consultation
La ménopause est confirmée quand les ovaires ont cessé de manière définitive leur activité, cest-à-dire que l’arrêt des règles est durable (douze mois minimum). Mais le médecin peut décider de ne pas attendre un an d’arrêt des règles pour entamer un traitement à base d’œstrogènes et de progestatif. Lors de la consultation initiale, il vous interrogera et vous examinera pour déterminer :
- votre stade de périménopause ou de ménopause confirmée ;
- votre profil hormonal en fonction des troubles dominants dont vous souffrez ;
- des facteurs de risque (antécédents familiaux, marqueurs génétiques) de cancer mammaire ou génital ;
- vos risques cardio-vasculaires ou emboliques.
Un bilan doit être effectué pour éliminer une éventuelle contre- indication et servir de base au suivi médical ultérieur. Ce bilan comprend habituellement une mammographie, une recherche des <>sucres et des lipides dans le sang, un frottis vaginal. Une fois en possession des résultats de ces examens, le médecin prescrit un traitement initial dont il choisit les doses en fonction de votre nature et qu’il adapte si nécessaire au cours des consultations suivantes (voir les signes de sous-dosage et de surdosage page de gauche)
<>Les séquences de traitement
<>Les séquences de traitement, à savoir la posologie des pfises médicamenteuses, dépendent de votre profil. Même si chaque traitement est adapté au cas par cas, on retrouve souvent la séquence suivante :
<> <>œstrogènes : une dose à prendre chaque jour, du premier au vingt-cinquième jour du mois (du 1er au 25 janvier, par <>exemple) ;
<> <>progestatif: une dose à prendre chaque jour du quatorzième au vingt-cinquième jour du mois (du 14 au 25 janvier, par <><>Les règles apparaissent généralement pendant la période d’interruption du traitement, soit après le 25 de chaque mois, sauf, bien sûr, chez les femmes qui n’ont plus d’utérus.
<>Les femmes qui consultent après l’installation de leur ménopause n ont plus leurs règles depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Le traitement hormonal substitutif va, dans la plupart des cas, faire réapparaître les menstruations. Au départ, les règles peuvent être un peu douloureuses, avec des caillots de sang, tous désagréments qui rentrent rapidement dans l’ordre.
<>L’important est que le médecin définisse un traitement sur mesure, ni surdosé ni sous-dosé en œstrogènes (voir p. <><> les effets d’un mauvais dosage en œstrogènes).
<>Les traitements sans règles. <>Le type de séquence décrit précédemment induit une réapparition (ou une non-disparition) des règles ; toutefois, de nombreuses femmes ne souhaitent pas particulièrement continuer à être réglées comme avant, notamment pour éviter les troubles du syndrome prémenstruel.
<>Certains traitements, tout aussi efficaces que les autres, permettent de ne pas avoir de menstruations. En général, les médecins prescrivent des œstroprogestatifs en continu, à des doses quotidiennes moins importantes que lorsqu’il y a interruption pendant une semaine :
<>— œstrogènes : une dose à prendre chaque jour, sans interruption ;
<> – progestérone : une dose à prendre chaque jour, également sans interruption.
<>Les contre-indications
<>Que vous ayez été sujette à un cancer du sein ou que vous en souffriez actuellement, cette maladie reste une contre-indication formelle au traitement hormonal substitutif, la prise d’œstrogènes augmentant les risques.
<>Antécédents d’embolie pulmonaire. <>Il s’agit là aussi d’une contre- indication absolue à cause de la progestérone. Les troubles de la coagulation sanguine, les antécédents de thrombose cérébrale et artérielle interdisent tous ce type de traitement.
<>Le cancer du corps de l’utérus. <>Il constitue une contre-indica- tion au traitement lorsque le cancer a été opéré depuis peu (entre trois et douze mois) à cause du risque de rechute dû aux œstrogènes. Passé ce cap, le traitement peut être mis en route. Le cancer du col de l’utérus n’est pas une contre-indication.
<>Partant du principe que les médicaments œstroprogestatifs sont susceptibles de favoriser l’apparition de mélanomes malins (tumeurs cancéreuses de la peau), les médecins respectent généralement un délai de douze mois après l’ablation d’un mélanome pour prescrire un traitement hormonal. <>L’otospongiose est une maladie de l’oreille assez rare, mais qui peut entraîner une surdité. Même si la chirurgie donne souvent de bons résultats, des études ont démontré que les œstrogènes favorisaient le développement de la maladie.
<>Les cas à discuter
<>Le traitement hormonal de substitution est déconseillé sous forme séquentielle pour éviter d’accroître les hémorragies menstruelles. Deux solutions peuvent alors être envisagées : l’hystérectomie (ablation de l’utérus) ou la prescription d’un traitement substitutif en continu, c’est-à-dire sans règles. <>Il constituait autrefois une contre-indication à la prise du traitement hormonal de substitution. Ce n’est plus le cas de nos jours, à condition que le diabète soit traité. <>L’hypertension artérielle. <>Aujourd’hui, dans la plupart des cas, l’hypertension artérielle peut être surmontée grâce à un traitement hypotenseur. Le traitement hormonal de substitution peut alors être envisagé sans problème. En revanche, il reste contre- indiqué lorsque l’hypertension n’est pas maîtrisée.