Le traitement de l'ostéoporose masculine
Le traitement symptomatique
Il est nécessaire lors de la survenue des fractures vertébrales, avec antalgiques, repos et éventuellement corset. Les fractures périphériques sont traitées de façon appropriée (plâtre, ostéosynthèse, prothèse de hanche…).
Le traitement anti-ostéoporotique
Il est beaucoup moins bien évalué que chez la femme. Il comporte deux axes : le traitement de la pathologie causale, et le traitement de l’ostéoporose proprement dite :
- le traitement de la pathologie causale : en cas d’hypogonadisme par exemple, une opothérapie androgénique (par exemple, Androlardyl, Line injection IM toutes les trois semaines) doit être faite, en tout cas chez le sujet assez jeune (de moins de 60 ans) en s’assurant qu’il n’y a pas de cancer prostatique associé. Les autres pathologies sont également traitées pour leur propre compte ;
- le traitement de l’ostéoporose proprement dite : la thérapeutique à visée purement osseuse la plus logique à l’heure actuelle est de prescrire un bisphosphonate de dernière génération, comme l’alendronate (Fosamax). Un essai récent décrit page 151 a montré que l’alendronate ( 10 mg/jour) réduisait l’incidence des fractures vertébrales et induisait un gain moyen de la densité minérale osseuse lombaire de 7 % et celle du col fémoral de 2,5 %.
Une supplémentation vitamino-calcique est indiquée chez tous les hommes susceptibles d’être carencés, là aussi dans les mêmes conditions que chez la femme. Elle est tout particulièrement importante chez les sujets âgés.
En pratique, on peut schématiser les situations thérapeutiques de la manière suivante :
- en cas de fracture, on pourra associer au traitement étiologique (par exemple, arrêt d’une intoxication éthylique ou opothérapie androgénique), un traitement par alendronate à la dose de 10 mg/jour, associé à une supplémentation en calcium ( 1 g/jour) et en vitamine D (800 UI/jour de vitamine D2 ou D3) ;
- s’il n’y a pas de fracture, on traitera l’affection causale, en associant une supplémentassion vitamino-calcique.
Nous proposons une conduite à tenir pratique selon l’arbre décisionnel suivant :
Suspicion d’ostéoporose :
- fracture par traumatisme minime ;
- hypertransparence radiologique ;
- maladie associée à un risque d’ostéoporose.