Le traitement de l'ostéoporose cortisonique
Le traitement vitamino-calcique et la substitution hormonale
La perte osseuse induite par les corticoïdes est précoce et rapide dans les 3 à 6 premiers mois suivant l’instauration du traitement. La dose cumulative est étroitement corrélée à la perte osseuse. Elle est à prédominance trabéculaire et est responsable de fractures vertébrales et de l’extrémité supérieure du fémur.
L’objectif premier est de rechercher la dose minimale efficace afin de limiter l’ampleur des effets secondaires osseux. Il faut également privilégier les voies locales (cutanées, inhalées), bien que celles-ci ne soient pas dénuées d’effets secondaires osseux.
Dans tous les cas, un apport vitaminique D et calcique adapté au sexe et à l’âge est recommandé (limitant la réaction secondaire hyperparathyroïdienne), en association avec une activité physique.
I ine hormonothérapie substitutive sera instaurée en cas d’hypogonadisme, en l’absence de contre-indications : œstrogénothérapie substitutive chez les femmes ménopausées, supplémentassions en testostérone chez les hommes en hypogonadisme.
Les bisphosphonates
Une nouvelle approche est la prévention de la perte osseuse rapide par les bisphosphonates.
• Une étude randomisée récente a comparé l’administration d’étidronate en traitement cyclique versus calcium-vitamine D pendant un an chez 141 patients recevant des corticoïdes . Le traitement cyclique a permis une prévention de la perte osseuse lombaire et trochantérienne mais qui n’est pas significative au niveau du col fémoral. Chez les femmes ménopausées, une réduction significative du taux de fractures vertébrales a été rapportée dans le groupe étidronate.
L’éticlronate a obtenu une AMM en France pour la perte osseuse cortico-induite.
• Une étude randomisée contre placebo chez 477 patients a testé l’alendronate dans la prévention et le traitement de la perte osseuse cortico-induite : les densités minérales osseuses lombaires, du col fémoral et du corps entier augmentent de manière significative aux deux doses testées (5 mg et 10 mg par jour) par rapport au groupe placebo. L’efficacité des deux posologies testées est identique à l’exception des femmes ménopausées ne recevant pas d’hormonothérapie substitutive où la dose de 10 mg/jour est supérieure.
L’efficacité de l’alendronate vient donc d’être récemment confirmée dans la prévention de la perte osseuse cortico-induite.
• Le risedronate a démontré aussi son efficacité dans la prévention et le traitement de l’ostéoporose cortisonique. Dans une analyse réunissant deux essais randomisés effectués chez 518 hommes et femmes recevant plus de 7,5 mg/jour de prednisone, le risedronate prescrit un an a prévenu la perte osseuse observée dans le groupe placebo et réduit significativement l’incidence des fractures vertébrales. Dans Lin autre essai chez 120 femmes ménopausées atteintes de polyarthrite rhumatoïde et cortisonées, les densités minérales lombaire et fémorale ont été préservées. Le risedronate est donc indiqué dans la prévention et le traitement de l’ostéoporose cortisonique.