Le sucre : le vrai combustible du cerveau
Pour fonctionner normalement, le cerveau a besoin au quotidien d’un taux précis de sucre sanguin en quantité ni trop faible, ni trop importante. Il est certain que les cellules nerveuses ne peuvent survivre et se développer sans celui-ci. Mais l’intérêt du glucose va bien au-delà de cela : il peut stimuler la mémoire, la concentration et la capacité d’apprentissage, il contribue à la bonne humeur et élimine la morosité. A condition, comme pour le reste, de savoir raison garder.
Une carence en glucose ? Le fonctionnement du cerveau peut être ralenti et même nettement perturbé. Du sucre en excès ? Les fonctions du cerveau et de la mémoire peuvent être atteintes. Concrètement, le sucre est transformé en énergie au sein des mitochondries des cellules neuronales et permet donc au cerveau d’accomplir ses tâches. Si toutes les cellules de notre corps doivent ainsi leur survie à une telle combustion du glucose, c’est le cerveau qui en est largement le plus dépendant.
Bien que le cerveau ne représente que 2 % du poids corporel, il peut consommer de 20 à 30 % de l’énergie du corps. De plus, il n’est pas capable de stocker cette énergie : il ne peut donc pas se passer d’approvisionnement pendant plus de dix minutes ! D’où l’importance de lui apporter le bon sucre, en bonne quantité : les taux de glucose sanguin doivent être les plus constants possible, ses fluctuations pouvant influer sur notre mémoire, notre capacité d’apprentissage et notre humeur. Elles nous rendent aussi plus vulnérables au diabète, aux lésions artérielles, aux accidents vasculaires cérébraux, peut-être même à la maladie d’Alzheimer. De telles variations sont sous la dépendance directe de notre alimentation : les hydrates de carbone – sucreries et féculents – ont un impact considérable sur ses capacités.
De nombreuses études l’ont montré, si le taux de glucose dans la circulation sanguine est inadapté dans un sens ou dans un autre, la mémoire et la capacité d’apprentissage peuvent en souffrir : « Il y a une courbe en forme de U », explique le Dr Paul Gold de l’Université américaine de Binghamton : une carence en sucre sanguin est néfaste pour la mémoire, tout comme un excès. Ce dernier a alors prouvé qu’une hausse modérée de sucre sanguin améliorait la mémoire et la capacité d’apprentissage. Si cela reste inexpliqué, il est probablement dû aux effets du glucose sanguin sur la libération d’un neurotransmetteur, l’acétylcholine, lequel intervient dans ces fonctions. Cependant, il est intéressant de noter que cette libération n’intervient que si le cerveau est stimulé par une activité et non s’il est peu sollicité. Résultat : c’est lorsque notre cerveau est le plus actif, lorsque l’on fait des efforts pour apprendre quelque chose ou résoudre un problème, qu’il brûle une importante quantité de glucose. Il est alors primordial de lui apporter les ressources nécessaires pour lui permettre de fonctionner de manière optimale. Et ce d’autant plus que vous prenez de l’âge. Car, en vieillissant, notre capacité de métaboliser le glucose décline, en particulier au sein du cerveau. Il importe donc de lui en apporter des quantités suffisamment importantes.
Il est logique que l’on ait du mal à apprendre quoi que ce soit avec le ventre vide : le cerveau manque de carburant et ne peut plus fonctionner aussi efficacement. Le petit déjeuner est donc particulièrement important pour toutes les personnes qui font beaucoup fonctionner leurs méninges, en particulier les écoliers. En interrompant le jeûne nocturne grâce à ce premier repas de la journée, l’approvisionnement en glucose du cerveau est correctement assuré (au moins pour le début de la journée). Ce qui a des effets sur les capacités d’apprentissage comme sur le moral de chacun. Le goûter reste aussi un moment à ne pas négliger, car sinon nous restons une trop grande partie de la journée sans manger. Enfin, le repas du soir ne doit pas non plus être trop léger ! Parce que, la nuit, notre cerveau continue à travailler. Il organise, classe et stocke les informations reçues dans la journée. Les clichés par imagerie médicale montrent que, pendant les rêves, certaines régions cérébrales augmentent même leur consommation d’énergie (donc de glucose) de 20 %, plus encore pendant les cauchemars… En revanche, si les études ont pu montrer que l’apport de glucose sanguin améliorait la mémoire et la capacité de rétention de nouvelles informations, il n’aurait pas d’influence sur les compétences de base de chacun.