Le sevrage le plus délicat
Le sevrage du premier mois est souvent
Le nouveau-né peut vivre un sevrage brutal, non préparé ni élaboré comme une? menace d’éclatement de son intégrité psychique naissante. Privé abruptement et sans explication de sensations de chaleur et de vie, il risque, pour se protéger et ne pas souffrir, de se couper de sa mère car il n’a pas la maturité affective pour intégrer sans soutien ni relais de la part de ses parents cette séparation.
Nous pensons sérieusement que les patho- logies d’adultes s’enracinent dans ces débuts de vie, et qu’un sevrage mal négocié, mal élaboré, laissera des traces indélébiles.
Un sevrage brutal peut être vécu dans un sentiment de frustration pour l’enfant comme pour la mère. Même si l’enfant paraît alors accepter le biberon sans trop de difficultés, il risque ensuite de réagir profondément dans son corps et de vider sa tension par le biais de la maladie. Rejets lactés, boutons, intolérance au lait de vache, réactions ORL… peuvent en être la manifestation.
N’est-il pas préférable de demander un autre avis médical ? N’est-il pas nécessaire de se sentif soutenus plutôt que bousculés ? Ne vous laissez pas déstabiliser par le pouvoir médical et la peur de la maladie ; même si vous vous sentez affaiblis par cette situation difficile, retrouvez votre « bon sens », et les priorités se dessineront. Il est possible qu’une situation d’urgence nécessite un sevrage brutal. Il est absolument vital pour le nourrisson et sa mère de trouver les moyens d’une progression, de lui parler, de lui expliquer ce qui se passe pour lui, voire faire appel à un tiers pour mettre en mots car ce sont eux qui vont, plus que jamais, dans l’urgence prendre le relais du cordon lacté.
Sevrer l’enfant demande à la mère d’être bien en accord avec son choix. Non seulement rationnellement, avec sa tête, mais aussi au fond d’elle-même avec ses « tripes ». N’oublions pas que l’enfant vit, à ce stade, dans sa phase d’attachement maternel ; il risque non seulement de percevoir les difficultés de sa mère, mais aussi de les prendre pour siennes et de les lui exprimer en lui refusant le sevrage.
Mise devant la nécessité de sevrer son enfant, la mère hésitante pourra lui expliquer ses réticences et faire appel à sa bonne volonté. Et si sa mère vit bien ce sevrage, l’enfant s’y adaptera sans trop de difficultés.
Du lait maternel au lait artificiel
Nous êtes décidés à sevrer votre enfant. Le pédiatre consulté vous a prescrit un lait artificiel, qui relève d’un choix précis et correspond aux besoins spécifiques de votre enfant. L’évolution des laits artificiels, appelés aussi « laits infantiles », est considérable depuis ces dernières années. Ils sont devenus très digestes et, par conséquent, le bébé est moins assommé par la digestion en cours. Les laits actuels permettent une grande souplesse des horaires et de la quantité, qui se rapproche de celle de l’allaitement au sein.
Nous retrouverons les principes de F« allaitement à la demande » : c’est-à-dire qu’il ne faut pas réveiller bébé mais attendre qu’il réclame de lui-même son biberon. S’il prend de très petites quantités à la fois, il a le droit de se manifester rapidement ; en revanche, s’il prend de grosses quantités, il est préférable de laisser un espace de deux heures au moins entre deux biberons. Seul impératif : respectez le dosage de la poudre, car toute initiative hasardeuse risquerait d’entraîner des troubles intestinaux.
Rapide, pratique et propre, le four à microondes a envahi nos cuisines. Faut-il ou non y mettre les biberons à réchauffer ? Une question qu’une équipe de chercheurs de l’université de Vienne ne se pose plus1. Selon cette équipe, l’analyse du lait réchauffé par micro-ondes révèle une altération grave des protéines du lait ainsi qu’une transformation des acides aminés en une forme ne pouvant pas être métabolisée par l’organisme et, surtout, reconnue pour sa forte toxicité au niveau du système nerveux, du foie et des reins.
« Dans le doute, abstiens-toi » : la prudence est de rigueur lorsqu’il s’agit de nourrir son enfant… Alors, pourquoi ne pas se servir du traditionnel chauffe-biberon, qui ne prend que deux minutes de plus pour réchauffer le lait sans le dénaturer ? Certains bébés le préfèrent même froid, c’est-à-dire à température ambiante. Un geste, toutefois, doit absolument rester éternel : celui qui consiste à tester systématiquement la température du lait sur le dessus de votre main. Et cela quelle que soit la manière dont il a été réchauffé !
Vidéo : Le sevrage le plus délicat
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le sevrage le plus délicat